Le perroquet annonceur

C’était par un jour ensoleillé lorsque arrivé sur une copropriété, j’ai commencé une visite d’appartement que j’attendais avec impatience. En entrant, j’ai immédiatement remarqué un détail particulier : un perroquet coloré perché sur une étagère dans le salon. Je n’avais pas été averti de la présence de ce charmant volatile, mais je me suis dit que cela pouvait ajouter une touche sympathique à la visite.

Dès que j’ai commencé à expliquer les caractéristiques de l’appartement, le perroquet a pris la parole, ou plutôt, il a commencé à répéter tout ce que je disais, avec une précision incroyable. Mes phrases étaient transformées en échos aigus. Au début, cela m’a amusé, et je pensais que mes visiteurs trouveraient cela charmant.

Mais rapidement, l’ambiance est devenue surréaliste. Chaque fois que je montrais un aspect de l’appartement, Charly, c’est le nom que j’ai décidé de lui donner, répétait mes mots, comme un écho bizarre. Je tentais de garder mon sérieux, mais c’était difficile. Les acheteurs, d’abord amusés, commençaient à se laisser emporter par les facéties de Charly. Ils riaient aux éclats, mais il était clair que le perroquet volait la vedette.

À chaque nouvelle pièce que nous visitions, Charly ajoutait une touche comique. Parfois, il s’agitait et battait des ailes, comme s’il voulait lui aussi présenter le balcon ou la cuisine. Cela devenait tellement ridicule que je ne savais plus si je faisais une visite immobilière ou si j’étais sur le point de donner un spectacle.

Pour couronner le tout, Charly a commencé à improviser, répétant des phrases qui n’avaient rien à voir avec la visite. Cela a amené l’absurde à un autre niveau. J’ai tenté de garder le cap, mais les clients étaient hilares et semblaient passer plus de temps à interagir avec le perroquet qu’à écouter mes explications sur l’appartement.

À la fin de la visite, après tant de rires et de surprises, mes clients ont décidé de faire une offre. Je n’étais pas sûr si c’était à cause des caractéristiques de l’appartement ou de la performance impromptue de Charly, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que ce perroquet avait définitivement été un atout pour la vente. Après tout, qui aurait cru qu’un simple perroquet pouvait transformer une visite en un spectacle comique ?

Par Jules R.

La rebellion des retraités

Pour mes 25 ans, j’ai acheté mon premier appartement en copropriété.
Je quitte la maison de mes parents pour mon petit chez moi.

Je fais rapidement la connaissance de Mr X, président du Conseil syndical.
Retraité, il est le plus ancien copropriétaire de l’immeuble, et ne tarde pas à me recruter au conseil syndical.

Très vite je découvre que les réunions du conseil syndical ressemblent plus à des salles de classe : Mr X donne ses directives et même des devoirs !

Avec d’autres voisins de mon âge, nous sommes d’accord sur le fait qu’il est trop autoritaire et parfois très limite dans ses propos.

Lors d’un débat houleux, nous décidons de mettre les pieds dans le plat et de lui expliquer que cette mission de bénévolat ne peut pas continuer à se dérouler de la sorte.
Qu’il ne peut pas nous donner en permanence des ordres et des “devoirs maison”, et de nous disputer lorsque nos taches ne sont pas accomplies assez vite à son gout.

Il s’énerve, la conversation est impossible, il claque la porte en disant que si c’est comme ça, il démissionne et qu’on se débrouillera sans lui.

Nous sommes embêtés par sa réaction mais espérons qu’il se calmera dans les prochains jours et nous reviendra au conseil syndical avec plus de douceur.

Quelques jours plus tard, l’AG arrive, et à notre grande surprise Mr X n’est pas là, il est représenté par son épouse car il est souffrant.

Nous remarquons vite une tension palpable dans l’assemblée : les voisins les plus âgés évitent notre regard.

Le syndic démarre l’AG, il nomme les candidats au conseil syndical pour les soumettre au vote de l’assemblée.

C’est à ce moment-là que toutes les personnes âgées de l’assemblée se lèvent en criant : « On vote contre ! Les jeunes sont des bons à rien, il ne faut pas qu’ils soient élus ! »

Nous restons bouche bée : Mr X a organisé une révolte contre nous.

Le ton est vite monté entre les jeunes et les vieux, une véritable guerre générationnelle qui s’est très vite éloignée du sujet initial.

Le syndic a mis plusieurs minutes à réinstaurer le calme dans l’assemblée afin de procéder aux votes : 24 voix contre – 27 voix pour ! Nous sommes élus ! Victoire des jeunes !

L’AG s’est finie dans un climat très anxiogène, mais victorieux pour nous.

Par Lucille C.

La copropriété : Au-delà des idées reçues

Bonjour tout le monde !

Dans le monde de la copropriété, certaines idées reçues me font parfois sourire.

Allez, je vous embarque dans mon quotidien, avec un brin d’humour et beaucoup de vérités.

« Ah, tu ne fais pas de transaction immobilière, dommage, non ?”

Les gens pensent souvent que si tu n’es pas dans la vente, tu rates quelque chose. Mais si je vous dis que, ma passion, c’est la copropriété !… Bien trop souvent quand je prononce cette phrase, on réagit comme ceci : Et oui, des passionnés de la copropriété ça existe !!! C’est là où je me sens utile, avec plein de défis différents tous les jours. Je ne change ça pour rien au monde !

« Je parie que tu t’ennuies, à juste commander des plaques et à rester derrière ton bureau ?

Ahaha, si seulement c’était aussi tranquille ! Dès mon premier jour, on m’a dit : “Tu verras, on ne s’ennuie jamais ici.” Et c’est vrai ! Entre les réunions, les visites, et les imprévus, mes journées sont tout sauf monotones. J’ai vite lâché l’idée de planifier ma journée à la minute près.

« Tu fais que répondre à des mails, non ?”

Pas du tout ! Mon boulot m’emmène souvent à l’extérieur, pour voir des immeubles, parler avec des fournisseurs ou gérer des urgences. Et puis, il y a plein de moments où je rencontre nos copropriétaires, pour discuter ou résoudre des soucis. Les réunions avec eux, c’est le top pour moi, je trouve ça hyper intéressant.

« Il n’y a pas trop de contact humain, dans ton job, si ?”

Tout le contraire ! Je passe mon temps à échanger avec plein de gens différents. Fournisseurs, copropriétaires… Ma journée est remplie de discussions. Et croyez-moi, c’est loin d’être calme et paisible. Qui a dit que le monde de la copropriété était silencieux ? Certainement pas ceux qui nous téléphonent tous les jours.

Les syndics, ça ne sert à rien, ça prend juste des sous et ça ne répond pas quand il y a un problème…”

Je comprends que certaines expériences peuvent être frustrantes. Toutefois, il est important de ne pas généraliser. Comme dans tout secteur, il y a des professionnels dévoués et d’autres moins. Votre mauvaise expérience ne définit pas l’ensemble du métier.

Voilà, un petit tour dans mon monde. C’est plein de vie, de surprises et surtout, de belles rencontres. On continue l’aventure ensemble ?

Par sveta B.

Logement contre paiement en nature

11 heures de vol, 3 plateaux-repas et 4 films plus tard, le géant bronzé atterrit à Roissy. Replonger dans Paris l’éberlua ; une éternité qu’il n’avait pas quitté son ghetto de Cape Town… quatre ans exactement. Il voyageait léger, un petit sac sur l’épaule, ne restant que 2 jours sur place : cet après-midi rendez-vous avec son passé qui le rattrapait… et demain réunion avec le bureau parisien de l’ONG qui l’employait.
Engoncé dans son costume italien griffé, le notaire faillit perdre son flegme légendaire lorsque le grand échalas bronzé se laissa tomber sur le fauteuil Chesterfield, coiffé de son chapeau en cuir, sa chemise ouverte sur un gros médaillon peace and love ! L’homme de loi fit la lecture : « votre tante vous lègue plusieurs appartements dan un immeuble placé sous le régime de la copropriété et… ».
– Ok, allons-y !
– Maintenant ?
– Je suis pressé ! Mon ghetto m’attend !
– Pardon ?
– Laissez tomber ! Je parle de mon travail en Afrique du Sud.
– Ah… bien, bien. Vous ne voulez pas savoir où se trouve l’immeuble, ni la valeur des appartements ?
– Non ! On y va ? dit le géant chapeauté en se levant.
Le notaire enveloppé courait à côté du géant dans un remake de Don Quichotte et Sancho Panza !
– Voici la copropriété. Comme vous le voyez, elle est vétuste. Il faudra réaliser des travaux avant de pouvoir louer vos appartements. Vous voulez louer, bien sûr ? Cela sera d’un bon rapport.
À cet instant une SDF tendit la main : « À vot’bon cœur. Je suis réfugiée. Pas de logement ni de nourriture. Mer… ». Le notaire lui passa devant comme si elle était transparente et s’avança la clé à la main pour pénétrer dans le hall de l’immeuble.
– Nous voilà arrivés.
En se retournant, il s’aperçut qu’il parlait dans le vide. L’héritier bronzé était accroupi devant la SDF… « Qu’est-ce qu’il fout encore ! ». Son sang ne fit qu’un tour, il revint sur ses pas et commença à hurler sur la jeune femme pour la faire décamper.
– Si ce n’est pas malheureux… C’est avec des gens comme ça que le quartier perd de sa valeur.
– Je vous conseille de lui parler autrement car vous vous adressez à ma locataire !
Le notaire le regarda, devenu aussi immobile qu’une statue de marbre, avant d’éclater de rire.
– Ah ah… Vous m’avez bien eu, Monsieur. Humour Sud-Africain, certainement !
– Je pense que vous ne m’avez pas écouté. Et je vous prie de revenir lui faire signer dès cet après-midi un contrat de location en bonne et due forme.
– Un con… con… trat… Vous n’y pensez pas ! Et comment va-t-elle payer le loyer ?
– En nature, pardi !
Après être passé par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, le visage du notaire se stabilisa sur le rouge.
– Peut-être que chez vous, c’est poss… ible. Pas ici !
– Où est le problème ? Nous sommes tombés d’accord. Et cette femme me plait ! Beaucoup ! Dès ses premières paroles, elle m’a conquis.
– Enfin… il y a des lois !
– Vous vous débrouillez. C’est vous l’homme de l’art. Vous vous arrangez pour que tout soit légal.
– Mais Monsieur… Je ne suis pas proxénète !
– Je ne vous le demande pas. Vous êtes bizarre ? Tous les notaires sont ainsi à Paris !
– Vous dites qu’elle va payer son loyer en nature… Cela me paraît clair. Hum… hum… si cela vous gratouille vraiment, je pourrais vous donner… hum… hum… des adresses.
– Ah ah !
Le géant lui donna une grande claque dans le dos. Le notaire se transforma l’espace d’un instant en culbuto et ne dut qu’à son poids de ne pas valdinguer.
– Vous me prenez pour qui ! Dégoutant personnage, lubrique, libidineux, satire !!! Madame dont l’histoire m’a touché au cœur paiera son loyer en remettant en état les pièces de l’appartement : elle était couturière dans son pays… et son compagnon travaillait dans le bâtiment. Ils auront un an pour remettre l’appartement en état… et après, ils ne paieront rien pendant une autre année. Vous prendrez sur l’héritage de ma tante pour leur permettre d’acheter le matériel nécessaire.
– Cela ne concerne qu’un seul appartement…
– N’ayez crainte. Elle va rameuter des gens dans le besoin qu’elle connait, et vous préparerez sept autres contrats, aux mêmes conditions. Ainsi dans une année, l’immeuble sera en partie rénové. Vous m’avez bien dit que la copropriété comptait huit appartements ?
– Huit Monsieur. Enfin, oui…. Euh… huit… je ne sais plus où j’en suis.
– Ne me dites-pas que vous vouliez en garder un pour le remettre vous-même en état le week-end !
– Non… non… Non, merci ! Ce n’est pas dans ma « nature » !

Par OLIVIER D.

Quand on déclame une belle tirade en AG

Lorsque le baveux 🐌 croise le fer avec le théâtreux, en pleine Assemblée Générale.

Dans un quartier huppé de Paris, rive gauche, une dame très BCBG, ancienne lobbyiste 🤝, nous accueille pour l’AG.

Parmi les copropriétaires, un sociétaire de la Comédie française 🎭 (Mr R.) et un avocat 👨‍⚖️ (Mr K.) ne cessant de se plaindre des odeurs du restaurant du RDC.

Mr R. s’en étonne 😲. Certes, il manque d’objectivité puisqu’il s’agit de son QG , ayant noué une belle amitié avec le restaurateur, à coups de p’tit noir ☕, le matin, et de digeos 🥃🍷, le soir …

Mr. K., se croyant spirituel, l’attaque, alors sur sa capacité nasale qui ne semble pas conforme à la proéminence de son appendice.

Mr R., piqué au vif 🐝, se lance, derechef, dans la tirade du nez en la concluant à sa façon :

“Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! (qui avait bien 58 ans bien tapés)
On pouvait dire bien des choses en somme…
En variant le ton, par exemple, tenez :

Agressif 😡 : « moi, monsieur, si j’avais un tel nez, Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! »

Amical 😊 : « Mais il doit tremper dans votre tasse : Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »

Descriptif 📝 : « C’est un roc ! … c’est un pic… c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! »

Cher voisin, en voulant jouer l’esprit fin que vous n’avez pas, vous révélez ainsi votre infâme plan qui n’est autre que valoriser un peu mieux votre appartement.

Mais, cher Monsieur, souffrez que lors de votre acquisition qui embruma toute la copropriété, de par vos sarcasmes 😒 et dénigrements permanents, vous saviez que cet honnête homme exploitait, déjà, son commerce.

L’avocat s’insurgea en se levant brusquement.

Mr R., tendit le bras, dans un geste théâtral 🎭:

“Ne me coupez pas, Monsieur. Vous avez suffisamment parlé, au regard de vos maigres tantièmes. Désormais, c’est mon tour car je vous surpasse de ce point de vue. Et même de très loin.

Moi, hilare 😂, j’avais sorti le seau de pop corn 🍿… Je prenais mon pied.

Par Christophe V.

Après le vol de couleurs, le voleur de pièces …

Madame H., jeune femme vigoureuse dont le parcours personnel est aussi sinueux que son apparence est svelte, avait eu l’intelligence d’investir dans l’immobilier dès sa sortie d’école d’infirmières. Son père, paysan de son état, lui avait conseillé de se constituer rapidement un patrimoine afin d’assurer ses vieux jours. A lui, hein ! Pas à elle !

Elle avait donc réussi à s’acheter un joli 3 pièces avec balcon, dans une belle petite copropriété, rue de la Révolution en région Parisenne.

Cette femme courageuse avait décidé, dès 2011, de quitter son poste en milieu hospitalier, pour aller aider les petits “nenfants”, victimes des combats fratricides, en Syrie.

Après 6 mois d’humanitaire, il faut recharger les batteries. Aussi, rentre-t-elle, avec son paquetage digne d’un commando parachutiste du CPA 10. Elle passe le SAS (sans jeu de mot), atteint son étage et ouvre sa porte.

Puis, elle appelle son gestionnaire préféré (elle n’en a qu’un seul, remarquez) car [elle en a vu des trucs de dingos mais là, c’est pas à piquer des hannetons !].

“Monsieur, vous imaginez, je rentre chez moi, plusieurs heures de vol dans les pattes, en plus dans un avion militaire au confort spartiate.
Je me dis home, sweet home, vivement mon canapé. J’ouvre ma porte et là qu’est ce que je vois ? Vous n’allez pas me croire.
– Allez-y Mme H., on commence à être rôdé dans le métier.
– Vous le connaissez mon appartement, on y a fait des Conseils Syndicaux.
– Oui, Mme H., un joli 3 pièces bien agencé !
– 3 pièces ? Bah plus maintenant ! C’est un 2 pièces, maintenant.
– Pardon ?
– On m’a volé mon salon !
– Comment ça, on vous a volé votre salon ? Depuis quand ça se vole un salon ? Vous souffrez du jetlag ?
– Quand je suis rentrée, quelque chose bloquait ma porte pour que je l’ouvre en grand. Mais j’ai réussi à me glisser … Normal avec ma taille 36.
– Effectivement (on était tous amoureux de la pétillante Mme H. au cabinet) …
– Et là, c’est simple, je n’ai rien compris : plein de cartons, plein de sacs poubelles, mes meubles empilés n’importe comment. Et pire, devant mes yeux, un mur de parpaings grossier.

J’étais sans voix. Ce qui est franchement fortiche.

Le voisin, de surcroît de la copropriété mitoyenne, histoire que cela soit plus marrant, avait eu un bébé. Enfin, techniquement, sa femme.

Et il avait considéré comme opportun d’annexer la pièce. Bah évidemment, c’était quand même mieux que son fils ait sa propre chambre, après tout.

Après ça, vas faire un dépôt de plainte au Commissariat de Police pour vol de m².

Reste concentré avec une Mme H., qui imite Skippy le Kangourou devant un gardien de la paix qui essaie de conserver son sérieux alors que son brigadier-chef se cache derrière sa casquette … sans parvenir à étouffer le gloussement, pour autant ..
Vas-y …
Va raconter ça ensuite en AG.
Et surtout ne réagis pas aux sarcasmes de certains !

Les voyages forment la jeunesse, paraît-il …!

Par Christophe V.

Quand le syndic se prend pour Daktari

Cette histoire est arrivée à Marco, un ami parmi les plus proches, de ceux qui constituent la famille de coeur.

Après un certain vécu, il rejoint la Copropriété : un véritable talent pour amadouer les gens tout en démontrant des compétences techniques avérées dans le monde du batiment. De l’or dans les mains, contrairement à moi.

Un jour, Marco est invité chez des clients. Il faut dire qu’il est attachant, le Marco, grâce à son sérieux et son humour parfois décalé.

D’autres, à la compta notamment, préfèrent le qualifier d’attachiant car éloigné de certaines contingences …

Mais une chose est certaine, Messieurs L. et H., membres actifs du conseil syndical et couple à la ville sont charmés par son entregent naturel.

De tels aficionados que l’invitation est dans leur appartement, sanctuaire jusqu’ici jamais visité.

Et pour cause …

En entrant dans l’appartement de cet immeuble récent de la rue des Pyrénées, notre Marco constate, quelque peu étonné, que le balcon de la cuisine a été transformé en cage quasi invisible de l’extérieur car en retrait par rapport à la façade.

Étonnant.

Dans le salon, une végétation luxuriante décore tant les angles de la pièce que ses murs, désorientent le visiteur par son opulence.

« Voulez-vous un thé, Marco ? Indique Mr H.
– Un de nos amis, PNC dans une compagnie aérienne, nous l’a rapporté, du Lapsong Soushong découvert lors d’une de ses escapades pékinoises. Rajoute Mr L., avec un sourire entendu.
– Avec plaisir, répond poliment Marco.
– Installez-vous confortablement, en indiquant le canapé et ce avec l’élégance d’une ballerine du Bolchoi.

Notre Marco s’y installe et s’enfonce dans le moelleux canapé haut de gamme entouré de branches et de feuilles envahissantes.

Les deux comparses s’éclipsent subrepticement pour préparer cette cérémonie du thé improvisée.

Marco se retrouve alors seul dans cette jungle par destination mais attend patiemment comme lui a appris sa maman !

Au bout de quelques instants, sur fond de bavardages éloignés, il ressent une drôle d’impression … Son instinct le titille. Un stimuli dicté par les esprits chafouins de ses ancêtres chasseurs – cueilleurs …

Machinalement, il se tourne de côté , et se retrouve face à deux yeux mordorés qui le scrutent, derrière une longue moustache et 4 crocs qui se devinent sous des babines félines.

A peine à une coudée, il comprend qu’il y a un très très gros chat.
Trop gros, le chat.
Un chat sous stéroïdes, EPO et hormones de croissance.
Bref, pas un chat.

Mr L. apparaît alors, avec un plateau chargé :
« Vous avez fait connaissance avec César ? Ne vous inquiétez pas, il est câlin comme tout.
– Pas trop envie d’être câliné par votre fauve, voyez-vous.

Marco qui exagère toujours tout …
Ce n’était pas un tigre non plus, juste un petit ocelot de 125 cm.

Enfin, en réalité, il y en avait deux. La femelle avait été plus discrète, l’observant cachée sous les feuilles, intriguée par cette nouvelle proie.

Par Christophe V.

Quand déboires aquatiques riment avec hasard …

🌟 Les Coproquiproquos du Jeudi 🌟

Au cœur de Pantin, là où les rues respirent l’énergie urbaine 🚦et les cafés servent des espressos aussi corsés que les débats du quartier, le gardien, Paolo 🧑‍🔧, personnage aussi charmant que maladroit, avait pour mission la relève des compteurs dans la copro.

C’était une journée comme les autres mais cette mission stratégique lui prenait un certain temps voire un temps certain … ⏳

Ce jeudi matin, alors que le soleil peine à percer le ciel gris de la banlieue parisienne, Paolo décide de s’attaquer à cette tâche fastidieuse confiée par le Conseil syndical, fièrement réfractaire aux contrats décennaux des ista et autres PROXISERVE !

Et là, c’est le drame ! Un appartement, niché au 4e étage, affiche une consommation d’eau à faire pâlir un parc aquatique 🌊.

Mme Dupont, du 3e, armée de son chihuahua hirsute, Buffy, relate des théories du complot toujours plus farfelues les unes que les autres. Elle est convaincue que cet appartement abrite un laboratoire de cannabis 🌿.

M. Lebrun, quant à lui, soupçonne un SPA clandestin, aux services annexes dignes de la rue Saint-Denis à Paris. Ceux que l’on nomme “with happy endings”.

– Mais vous avez testé, M. Lebrun ? Lui demande-je avec un sourire narquois ? 😏
– Bien sûr que non ! Répond-il sèchement car choqué ! Il faut dire qu’il était réputé pour sa pratique assidue de la messe dominicale, à l’église Saint-Germain de Pantin.

L’enquête débute. En collaboration avec un plombier qui semble tout droit sorti de Tchao Pantin, nous découvrons un système de tuyauterie digne du gaffophone de Gaston Lagaffe. Vous avez la rèf ?

Simple : le moindre mouvement dans la colonne d’eau déclenchait un cycle sans fin, faisant tourner le compteur comme un hamster sous guronzan …

L’exploration de l’appartement ajoute à notre perplexité 😕. La cuisine, plus minimaliste qu’un tableau de Piet Mondrian, ne contient qu’une fiole d’huile. Pas de poêle, pas de cuillère, pas même une miette de pain ne traînent sur la paillasse en carrelage blanc …

Pénétrant dans les chambres, des lits enveloppés de plastique, comme si on s’attendait à une invasion de peintres en bâtiment, composent l’ameublement avec un simple fauteuil, solidaire, destiné à accueillir des couettes, pliées avec une précision militaire, en origami.

Un huissier n’aurait pas mieux fait !

Mais le vrai choc est la salle à manger : une grande table entourée de 8 chaises, dominée par un grand tapis vert 🎲 qui aurait fait pâlir de jalousie un croupier de Deauville.

C’était un cercle de jeux clandé, où les ouvriers chinois d’Aubervilliers, entre deux marathons de tri de balles de fripes, jouaient leur maigre paye puis se reposaient, habillés, avant de replonger dans leur labeur quotidien 💤.

Cette aventure insolite nous rappelle qu’en gestion immobilière, comme dans la vie, attendez-vous à de l’inattendu 🎭. Et parfois, une simple fuite peut vous mener dans les coulisses d’un monde insoupçonné ! 🌍💧

Par Christophe V.

Le copropriétaire qui savait se mouiller !

Nous avons tous des anecdotes croustillantes mais les meilleures sont souvent relatées par ceux qui ont connu 2 ou 3 générations de copropriétaires. Aaaaaah l’expérience et les cheveux blancs ! Y a pas de secret !

Celle-ci m’a été contée par un de mes confrères d’une grande ville du Sud, en bord de mer. Il se reconnaîtra, probablement.

Je vous remercie de l’applaudir ! Je veux du bruit ! Merci pour lui ! 😍

🏢 Lors d’une Assemblée générale, les copropriétaires s’installent dans la salle après avoir signé la feuille de présence.

L’équipe de gestion est concentrée sur l’accueil des clients, depuis le hall (car oui, on a souvent plusieurs AG, le même soir) jusqu’à la salle. Le gestionnaire et son assistante veillent alors au correct recueil des autographes sur la précieuse feuille. 🖊️

💺 La salle est presque comble, signe d’un intérêt grandissant pour cette AG.

L’incertitude du quorum se dissipe donc rapidement.
Ouf : car, oui, se taper une 2ème AG à convoquer, dans un planning plus que serré, on en a ras les patins!

Faut dire qu’il y a un ravalement à voter. Dès qu’on parle pognon, ça rameute sec. C’est beau cet intérêt pour le collectif, hein ! 🤣

Puis, le temps s’arrête à l’arrivée d’un nouveau copropriétaire, dans la rubrique trublion, qui s’encadre dans la porte, touchant avec ses bras, chacun de ses montants. Large, le gars. On est, quand même, sur de la porte XXXL destinée à laisser passer un fauteuil roulant …

🎭 L’homme corpulent fait ainsi une entrée théâtrale, une bonne dizaine de paires d’yeux rivées sur lui.
Il a revêtu un gilet de sauvetage format Haute mer, bien gonflé par une cartouche de CO², d’un orange vif de chez vif.
Le genre d’équipement de survie qui vous assure d’être repéré, sans problème, au milieu des vagues en furie, par un avion Atlantique 2 de la Marine Nationale !

Approchant du bureau, il salue le patron du syndic, signe la feuille de présence, et s’assoit, torse bombé, le gilet le comprimant, alors, un peu plus. 🚤

🤔 Dans la salle, les murmures se font entendre.
Est-ce une plaisanterie ?
Une erreur de garde-robe ?
Un copropriétaire déjanté ? Manquerait plus que ça …
Le mystère s’épaissit.

🗣️ L’assemblée débute.
Le président, amicalement, accueille le nouveau copropriétaire avec, cependant, une question légitime :

“Pourquoi un gilet de sauvetage ici ?”

Sa réponse, pleine d’esprit, révèle un humour piquant :

“Puisque le syndic me mène en bateau, depuis mon arrivée, je me suis équipé en conséquence !” 😂

🌊 L’hilarité envahit la salle. L’atmosphère se détend alors aussitôt, nouvelle illustration parfaite de la dimension humaine et imprévisible de notre métier.

🤝 Ces AG sont des moments précieux car riches de rencontres.
C’est ce qui rend notre travail si spécial …

Par Christophe V.

La visite avec l’homme Torse Poil

Dans la douceur d’une soirée estivale, à la recherche d’une collocation, quatre jeunes hommes, Arnaud, Aurélien, Edouard et Tanguy, s’apprêtent à vivre une visite d’appartement mémorable à proximité de la station de métro Garibaldi.
Après une journée de labeur, nos trois acolytes se rejoignirent dans le sud de Lyon en direction de la copropriété, pour faire la route ensemble en moto. Après quelques sueurs froides en faisant vrombir leur moteur devant les forces de l’ordre, ils arrivèrent à destination au 277 rue Garibaldi. Devant un immeuble, des discussions animées débutèrent en attendant leur compagnon de fortune. A son arrivée, Arnaud contacta l’agente immobilière de l’annonce qui leur indiqua le 4ème étage. Au même moment, une personne franchit la porte d’entrée de l’immeuble et le groupe se hâta de s’introduire dans l’immeuble et de monter jusque devant la porte. Les quatre hommes en cuir de motard tapèrent à la porte et un homme Torse Poil l’ouvrit.
Aurélien prend la parole :
« _ Bonjour, nous venons pour la visite de l’appartement pour une collocation.
_ Je ne suis pas au courant car je ne suis pas chez moi et les propriétaires ne sont pas là, mais entrer si on vous a dit de faire la visite. Je suis votre guide. » Dit notre agent immobilier Torse Poil
En passant par l’entrée, Arnaud aperçut une jeune femme sur le canapé et lui demanda si c’était elle au téléphone 2 minutes plus tôt. La jeune femme lui répondit que non. La visite se poursuivit dans la cuisine. L’homme torse poil continuait de vanter les mérites de cette magnifique cuisine. Pendant ce temps-là, Edouard se posait des questions sur l’aspect ubuesque de la situation et interrogea le maître éphémère des lieux :
« _ Combien de chambres y a-t-il dans l’appartement ?
_ Une chambre » Répondit l’homme Torse Poil, entouré des quatre hommes en cuir dans une cuisine d’un deux pièces.
Le mystère était percé ou presque. Le groupe sortit sur le palier mais il n’y avait pas d’autre appartement. Ils descendirent et sortirent de l’immeuble. Sur la porte, le numéro était effacé et un peu plus loin, sur le même trottoir trônait fièrement au-dessus de la porte, le numéro 277.

Par Edouard P.