La madone tombée du ciel

Dans le cadre des travaux de ravalement, une nouvelle statue a trouvé sa place au 80 rue Masséna 6iéme arrondissement, dans une niche située à l’angle de la façade de cet immeuble placé sous le régime de la copropriété et demeurée vide depuis plusieurs décennies.

Avec la volonté du syndicat des copropriétaires de remettre une statue sur leur immeuble et au maître d’œuvre qui a fait le lien avec l’association Les Madones de Lyon qui a fourni la statue, elle a été installée par les compagnons de l’entreprise S.. Il ne reste plus qu’à patienter quelques jours pour que cette nouvelle madone soit dévoilée aux yeux de tous, aprés le démontage de l’échafaudage.

Il s’agit là de la reproduction d’une sculpture signée Philippe Fabisch, fils du grand sculpteur Lyonnais Joseph-Hugues Fabisch (XIXème siècle), dont l’original se trouve dans l’église de Lissieu. Elle représente la Vierge et l’Enfant Jésus à son côté, debout sur une colonne. La tendresse des liens maternels et divins se lie dans leur posture et leurs regards, qui désormais veilleront sur les passants déambulant dans cette rue très animée du quartier des Brotteaux.

Merci à l’assocition “les Madones de Lyon” pour leur grande générosité, aux copropriétaires, au cabinet B. maître d’œuvre, au syndic de copropriété et à l’entreprise de ravalement S.. Grâce à la mobilisation des intervenants, en retrouvant tout son sens, cette niche a désormais renoué avec la tradition des Madones de Lyon, pour le plus grand plaisir et bonheur de tous.

Par Jean-Marc A.

Des murs chargés d’histoire

Aprés avoir fait l’acquisition d’un appartement dans une copropriété nous avons engagé quelques travaux de rénovation. Lorsque nous avons retiré le papier peint, avec une émotion toute particulière nous avons découvert sur nos murs plein de mots d’amour des anciens propriétaires, des dates, des codes, etc… En bref ces travaux nous ont réservé de bien belles surprises, car c’est carrément un roman d’amour qui reste à tout jamais gravé dans les murs de notre logement. En laissant leur passage de cette maniére, on est en droit de se poser la question de savoir si il ne s’agissait pas là d’une liaison extra-conjugale secrète. Très romantique n’est-ce pas…!

Par cathy P.

Le contorsionniste un brin de mauvaise foi

La copropriété en question a un parvis couvert qui donne sur la rue. Problème : le rebord d’une fenêtre basse près de la porte d’entrée est devenu un véritable banc public, avec en bonus le dépôt régulier de déchets à cet endroit. Exaspérés, les copropriétaires m’ont demandé en ma qualité de gestionnaire de la copropriété de faire installer un système empêchant de s’asseoir. S’agissant d’un immeuble neuf, on a opté pour quelque chose de discret : deux barreaux horizontaux posés par un serrurier dans le cadre de la fenêtre, à fleur de façade. Sobre, élégant, dissuasif. Du moins, c’est ce qu’on croyait !

Deux jours après la pose, surprise dans ma boîte mail : un membre du conseil syndical m’envoie trois photos de lui en pleine séance de contorsion, dans des positions improbables et assurément inconfortables, démontrant selon lui que l’on peut quand même s’asseoir. On le voit notamment assis en suspension sur le premier barreau, les bras enlacés autour du second. Une position qui ferait pâlir d’envie un maître yogi !

Évidemment, je n’ai pas résisté à l’envie de transmettre cette pépite au serrurier, lequel a remercié ironiquement par mail le copropriétaire pour “ces excellentes mises en situation très explicites”.

Malgré tout, mission accomplie : on a décidé de laisser l’installation en place et de voir à l’usage si quelqu’un allait réellement avoir l’audace de s’asseoir. Verdict plusieurs mois plus tard : zéro squat, zéro déchet et zéro yogi en mal de sensations !

Par Antony M.

Les myrtilles

J’habite la résidence des myrtilles sur la Côte d’Azur. C’est une copropriété paisible dont le rez-de-chaussée abritait des commerces en 1999, l’année de mon arrivée. Commerçants et résidents vivaient en fort bon voisinage. Puis, en 2005, le conseil syndical a décidé de la sécuriser en faisant installer un portail flanqué d’un portillon. Dès lors la fréquentation des commerces déclina et tous finirent par jeter l’éponge à l’exception de VisioMyrtilles qui devint le dernier vidéo-club de la ville et peut-être de France à louer des cassettes VHS pour magnétoscopes. La gérante, Sylvie, tint quelques mois devant cette nouvelle configuration d’accès aux Myrtilles qui s’ajoutait à l’inéluctable vague numérique des DVD. Comment était-elle devenue gérante d’un vidéo-club ? Eh bien, laissons-lui la parole.

” Moi j’aurais voulu être actrice. Mais j’ai pas pu. A cause des dents. Les actrices elles ont les dents très très très blanches ! Mais attention ! Pas n’importe quel blanc : blanc-cinéma. C’est un blanc spécial, éclatant. Moi, j’appelle ça le ciné-cheese ! Mes dents elles sont très bien, n’allez pas croire, je les brosse comme il faut, plusieurs fois par jour avec trois dentifrices différents pour être sûre. Et puis je fume pas, pas de café, pas de thé. Alors mes dents elles sont super blanches, mais pas ciné-cheese. Comme vous me voyez là vous diriez c’est une actrice, elle a un sourire de cinéma. Merci ! Mais faut pas se fier aux apparences. Quand Alex me filme, on voit bien que c’est pas ça. Et pourtant c’est qu’un tout petit écran avec pas beaucoup de pixels. Mais ça suffit pour voir que c’est pas un sourire d’actrice. On n’y croit pas. Un sourire d’actrice impressionne la pellicule ou les capteurs d’une façon spéciale. Le mien n’impressionne qu’Alex. Peut-être que pour un troisième rôle, dans une petite série pour la télé, ça irait quand même. Mais moi, c’est tout ou rien! Les rôles où on peut se passer d’un sourire spécial, ça ne m’intéresse pas, j’aurais pas l’impression d’être vraiment actrice. Le ciné-cheese c’est comme un don, on l’a ou on l’a pas. Faut savoir renoncer à ses rêves. C’est ça être fort. C’est de Nietzsche. Lui il a pas renoncé. Il est mort debout comme on dit. Il a fini frappadingue. A quoi ça tient un cerveau! Alex, lui, il est pas fou, il livre des pizzas pour Vroum Vroum Pizzas. C’est pas terrible comme job. D’ailleurs on dit pauvre comme un job. Mais c’est en attendant. Il aurait pu être acteur lui, il a le ciné-cheese mais le cinéma ça lui dit rien. Il préfère ses pizzas. En fait, il est content de son sort. C’est ça être fort. Comme les Grecs. Ils étaient comme ça les philosophes grecs, ils attendaient que ça arrive, n’importe quoi, puis ils disaient c’est bien. Pour Alex c’est pareil, tout est toujours bien à condition que ça n’arrive pas trop vite. Il a le sens du temps. Pour livrer ses pizzas il se presse pas, en plus il respecte le code de la route, du coup il croule pas sous les pourboires. Mais il s’en fout, il est pas matérialiste. C’est pour ça que je l’aime. On va se marier. Enfin, plus tard. En attendant il fait le Grec. Moi non plus je suis pas pressée. Quand on se marie c’est pour faire plein d’enfants. Pour l’instant on en a qu’un. Marion. Chou comme tout elle est ! Je sais pas encore si elle a le ciné-cheese, il lui manque trop de dents. Des enfants j’en veux encore trois ou quatre. Ils feront ce qu’ils voudront. Je les pousserai ni devant la caméra ni dans les pizzas. Faut pas forcer les gens. Alex, je le force pas à arrêter d’attendre. Du moment qu’il attend avec moi, je suis contente. Les pizzas c’est une bonne expérience et puis c’est un métier noble, comme charpentier ou facteur ou boulanger. Mon avenir professionnel, c’est pas la grenouille en haut de l’échelle ! Le vidéo-club, je crois qu’on est le dernier de France. Mais le patron s’en fout, il a du fric et il fait ça parce que ça l’occupe. Son film culte c’est Jurassik Park, le tout premier. C’est un des films DVD qu’on a le plus loué. Moi j’aimais bien le tyrannosaure, celui qui bouffe le type dans les WC. Lui il avait le ciné-cheese ! Des dents partout, on voyait que ça, même qu’Alex trouve que trop de dents tuent les dents. Moi après avoir vu le film, j’avais peur d’aller aux toilettes. Alex avait beau m’expliquer qu’un tyrannosaure il rentrerait même pas sa tête dans le salon tellement chez nous c’est petit, alors dans les WC je risquais vraiment rien. Comme si je le savais pas ! La peur ça se commande pas et un Tyrannosaurus Rex, avec sa grosse tête, ça fait peur parce que ça renvoie à des séquences archaïques de notre inconscient. D’ailleurs les fœtus aussi ont une grosse tête. Moi j’aimais bien mon job pour son côté psycho-relationnel. Aujourd’hui je fais surtout la poussière! Et puis c’est au vidéo-club qu’Alex et moi on s’est rencontrés. J’avais commandé une Margharita et quand il est arrivé avec une Calzone toute froide, j’ai compris que c’était l’homme de ma vie. Moi je suis positive. J’aime regarder des films sur la vie des profondeurs. Les poissons, tout ça. C’est fou ce que ça me détend. Parce que l’eau ça nous renvoie au stade intra-utérin. Alex il dit que tout ça c’est des conneries. Je suis pas d’accord et c’est très bien parce qu’un couple qui est toujours d’accord sur tout c’est qu’il y en a un des deux qui prend sur lui et un jour il explose et le couple avec, ou alors à force de se taire il fait une déprime puis un cancer. Alex et moi on est rarement d’accord, ça prouve qu’on a une relation équilibrée au sein du couple où chacun peut s’exprimer et même quand on aura plein d’enfants, tout le monde pourra s’exprimer au sein de la famille sauf les gros mots parce que ça je supporte pas et Alex non plus, là-dessus on est d’accord et c’est bien, parce qu’au sein du couple il faut un consensus pour l’éducation des enfants. De toute façon, Alex est pas du genre à vouloir imposer ses idées. Si le client hurle parce la pizza est froide alors qu’elle est tiède, Alex dit OK OK OK, pas de souci. Il aurait fait un bon psy, il est à l’écoute, il laisse causer. Si tout le monde était comme lui on boufferait froid, mais y aurait plus de guerres, entre les deux y a pas photo.”

C’était Sylvie, gérante regrettée du regretté VisioMyrtilles.

Par JOEL B.

Le paillasson

Dans notre immeuble en copropriété, tous les occupants ont un paillasson devant la porte d’entrée de leur appartement sauf Mme L., car selon elle ça attire la poussière. Un jour, un joli tapis neuf est apparu devant sa porte. Elle l’a enlevé. Le lendemain, il était revenu. Pendant une semaine, elle l’a déplacé, il revenait toujours. Elle a fini par coller un post-it où il était écrit : “Ce tapis n’est pas à moi, merci de l’enlever”. Le lendemain, un nouveau post-it était là écrit : “Peut-être que le tapis vous a choisi ?” Après plusieurs allers retours, elle a abandonné. Aujourd’hui, le tapis est toujours là devant la porte de Mme L., avec des petits mots sympathiques des voisins.
Le paillasson est devenu la mascotte de l’étage.

Par angélique n.

Le veilleur

Je ne l’avais jamais rencontré. C’était mon voisin d’en face, un étage au-dessus du mien. Mais quelque part, je le connaissais. Il était mon horloge. Pendant six mois, chaque soir à 21h00 précises, sa lumière faisait flash. Un seul.

Un soir, 21h00, rien. Le silence dans sa fenêtre, après tant de constance, était dérangeant… Après quelques minutes d’attente et d’hésitation, j’ai traversé la cour, monté les escaliers de son immeuble et j’ai toqué. Le vieil homme m’a ouvert.

« Excusez-moi », ai-je bafouillé. « Je voulais juste m’assurer que tout allait bien. La lumière… »
Un léger sourire a éclairé son visage.
« L’ampoule a grillé. »
Soulagé, je m’apprêtais à repartir, mais j’ai quand même osé.
« Mais… pourquoi vous faites ça tous les soirs ? »
Il a tourné la tête et a pointé son menton vers une fenêtre de mon propre immeuble.
« C’est pour l’homme du quatrième. Il est alité. Il ne quitte plus sa chambre. »
Un silence.
« C’est juste pour qu’une fois par jour, il sache que quelqu’un pense à lui. »

Ce soir-là, j’ai compris. Les conversations les plus importantes de notre copropriété se tenaient dans le plus grand des silences…

Par Sofien B.

Histoire de transit

Je vous laisse apprécier l’une des dernières demandes pour laquelle j’ai été amenée à faire réponse en qualité de gestionnaire.
« Bonjour, j’aurai besoin de commander des badges d’accès aux toilettes. Vous comprenez, nous n’avons qu’un accès pour 5. Donc en cas de diarrhée, on est embêtés ».

Par Anaïs C.

Coup de foudre

Je venais d’acheter mon appartement, j’avais 24 ans.
Je ne connaissais encore personne dans l’immeuble. Je suis partie 1 semaine en vacances chez mon grand-père et en revenant j’ai eu la mauvaise surprise de constater de l’eau qui coulait du plafond. J’ai été voir chez le voisin du dessus qui louait l’appartement, personne ne répondait. Je mets un seau pour l’eau qui continue de couler. J’appelle le syndic qui prévient le propriétaire du logement. Quelques jours plus tard, je reçois la visite d’un jeune homme, celui-ci me dit qu’il revient de mission (il est gendarme) et va appeler le plombier pour réparer la fuite. Quelques jours plus tard, l’eau ne coule plus….Il repasse me voir pour savoir si la fuite n’a pas trop fait de dégât….et m’invite à boire un verre pour s’excuser….Depuis on ne s’est plus quitté….

Par cathy P.

Le canard

Catégorie : Exécution des travaux

Dans une charmante copropriété parisienne, située dans le quartier du Marais, un problème d’infiltration d’eau persistait depuis des mois. L’origine de cette fuite, qui endommageait les plafonds de plusieurs appartements, était mystérieuse. Après de multiples diagnostics et interventions infructueuses, le syndic a décidé de faire appel à une entreprise spécialisée pour une inspection vidéo des canalisations.

L’entreprise a découvert, avec surprise, qu’une partie de la canalisation était obstruée par… un jouet de bain en forme de canard. Oui, un simple canard en plastique, coincé dans les entrailles du système de plomberie.

L’enquête a révélé que le canard appartenait à un jeune enfant qui vivait au dernier étage de l’immeuble. Le petit avait, semble-t-il, fait tomber son jouet dans la bonde de sa baignoire des mois auparavant, sans jamais en parler à ses parents. Le canard avait ensuite voyagé à travers les tuyaux, causant des dégâts considérables.

Après le retrait du canard, les réparations ont été effectuées, et la copropriété a retrouvé sa tranquillité. L’anecdote est restée dans les mémoires, rappelant à tous l’importance de la vigilance et de la communication, même pour des problèmes apparemment insignifiants. Le canard, quant à lui, est devenu une légende, symbole des mystères parfois insolites de la copropriété ! 😄

Par Emilie H.

Le mystère du balcon fleuri… à l’étage du dessous !

Dans notre immeuble, Mme R., 72 ans, est la reine des géraniums. Chaque printemps, elle transforme son balcon du 3e étage en véritable jungle urbaine. Un matin, M. L., qui habite au 2e, vient frapper à toutes les portes, furieux : “Quelqu’un a replanté des fleurs sur MON balcon, et je n’ai rien demandé !”

Effectivement, des pots impeccablement alignés ornent désormais son garde-corps. Après enquête express menée par le syndic (et les commérages de l’escalier), le coupable est… le vent. Une rafale la nuit précédente avait fait basculer la jardinière géante de Mme R., qui s’était parfaitement posée sur le balcon du dessous, sans un bruit, sans une fleur abîmée. M. L. a fini par garder les fleurs. Depuis, chaque printemps, Mme R. lui en “offre” une nouvelle – volontairement, cette fois.

Par JULES W.