La visite avec l’homme Torse Poil

Dans la douceur d’une soirée estivale, à la recherche d’une collocation, quatre jeunes hommes, Arnaud, Aurélien, Edouard et Tanguy, s’apprêtent à vivre une visite d’appartement mémorable à proximité de la station de métro Garibaldi.
Après une journée de labeur, nos trois acolytes se rejoignirent dans le sud de Lyon en direction de la copropriété, pour faire la route ensemble en moto. Après quelques sueurs froides en faisant vrombir leur moteur devant les forces de l’ordre, ils arrivèrent à destination au 277 rue Garibaldi. Devant un immeuble, des discussions animées débutèrent en attendant leur compagnon de fortune. A son arrivée, Arnaud contacta l’agente immobilière de l’annonce qui leur indiqua le 4ème étage. Au même moment, une personne franchit la porte d’entrée de l’immeuble et le groupe se hâta de s’introduire dans l’immeuble et de monter jusque devant la porte. Les quatre hommes en cuir de motard tapèrent à la porte et un homme Torse Poil l’ouvrit.
Aurélien prend la parole :
« _ Bonjour, nous venons pour la visite de l’appartement pour une collocation.
_ Je ne suis pas au courant car je ne suis pas chez moi et les propriétaires ne sont pas là, mais entrer si on vous a dit de faire la visite. Je suis votre guide. » Dit notre agent immobilier Torse Poil
En passant par l’entrée, Arnaud aperçut une jeune femme sur le canapé et lui demanda si c’était elle au téléphone 2 minutes plus tôt. La jeune femme lui répondit que non. La visite se poursuivit dans la cuisine. L’homme torse poil continuait de vanter les mérites de cette magnifique cuisine. Pendant ce temps-là, Edouard se posait des questions sur l’aspect ubuesque de la situation et interrogea le maître éphémère des lieux :
« _ Combien de chambres y a-t-il dans l’appartement ?
_ Une chambre » Répondit l’homme Torse Poil, entouré des quatre hommes en cuir dans une cuisine d’un deux pièces.
Le mystère était percé ou presque. Le groupe sortit sur le palier mais il n’y avait pas d’autre appartement. Ils descendirent et sortirent de l’immeuble. Sur la porte, le numéro était effacé et un peu plus loin, sur le même trottoir trônait fièrement au-dessus de la porte, le numéro 277.

Par Edouard P.

Fringales nocturnes réel danger

Attention aux fringales nocturnes

Après une soirée bien arrosée en loge VIP à siroter du champagne en regardant un match de basket, je rentrai chez moi aux alentours de minuit, légère et pétillante comme une bulle de champagne.
Je me couche, sereine et heureuse. Soudain je me réveille. Il fait nuit. Je consulte mon portable, bientôt 4 heures du matin, qu’est ce qui cloche ?
Une odeur saisissante de plastique brûlé s’impose à moi. C’est ce qui m’a sorti de mon sommeil.
Les sens à l’affut, je fais rapidement le tour de mon appartement afin de trouver la provenance de cette senteur nauséabonde. Rien. Cela vient d’ailleurs apparemment mais semble si proche pourtant.
J’ouvre les fenêtres afin de voir de la fumée, rien. Je me décide à sortir de l’appartement et à commencer des investigations dans les parties communes de l’immeuble en copropriété. Tout semble calme, pas de fumée à signaler, ni d’odeur en dehors de mon appartement… Soudain j’entends sonner une tonalité assez puissante, stridente et continue.
Le problème : impossible de savoir d’où vient ce bruit qui me fait drôlement penser à un détecteur de fumée… J’erre dans les parties communes, je colle mon oreille contre les portes des différents appartements afin de détecter un éventuel indice…. Il ne faudrait pas se tromper, il est 4 heures du matin et les copropriétaires dorment à cette heure-ci, pour la plupart…
Je retourne chez moi, l’odeur de fumée est plus puissante encore. Cela doit maintenant faire 20 minutes que je suis réveillée, l’odeur ainsi que le bruit du détecteur de fumée qui sonne me maintiennent en alerte. Il se passe quelque chose, il faut agir sans plus attendre. Je décide de continuer à faire des recherches. Il n’y a toujours pas de trace de fumée mais l’odeur m’informe du contraire.
Au moment de ressortir, mon voisin de palier qui a fini par être réveillé par le bruit, me rejoint. Nous décidons ainsi de chercher ensemble l’appartement émetteur.
Il finit par trouver. Il s’agit de l’appartement de l’étage juste en dessous du mien. Cela pourrait expliqué le fait que l’odeur ne soit que dans mon appartement et m’ait réveillée.
Nous décidons de frapper à la porte, aucune réponse. Nous retentons, toujours pas de réponse.
Cela fait maintenant plus d’une demi-heure que l’incident a commencé et si quelque chose brûle, il n’y a effectivement plus de temps à perdre.
En l’absence de réponse, je décide d’appeler les pompiers. Cinq minutes plus tard, ils sont sur les lieux. Ils essayent de rentrer dans l’appartement de mon voisin du dessous qui ne répond toujours pas. Au moment où ils s’apprêtent à enfoncer la porte, miracle, celle-ci s’ouvre… et là… catastrophe. Mon voisin du dessous surgit, dans des volutes de fumée épaisse et blanchâtre, l’air complètement ahuri. Nous entendons très nettement le cri strident de son détecteur de fumée ainsi qu’une odeur de brûlé plus forte que jamais. Le chef des pompiers martèle : « Monsieur qu’est-ce que vous faites ? Qu’est-ce que vous êtes en train de faire brûler ici ? » et mon voisin de répondre : « Je suis désolé… je… je me suis endormi… », alors le pompier se précipite dans la cuisine, afin d’éteindre la gazinière sur laquelle est en train de brûler une casserole qui devait initialement servir à faire bouillir de l’eau, mais dont l’état actuel ne le permet plus…
Le jeune homme avait eu la brillante idée d’essayer de se faire cuire des pates à 4 heures du matin en rentrant de soirée . Son état second, certainement lié à l’alcool, avait fait qu’il s’était endormi profondément dans son salon en abandonnant le projet des pates.
Ainsi, ni l’épaisse fumée, ni les hurlements de l’alarme n’avaient pu le tirer de son sommeil.
Si je n’avais pas appelé les pompiers, l’immeuble aurait certainement pris feu, et ce jeune homme aurait pu périr dans les flammes.
C’est un drame humain que nous avons donc évité ce soir là en ayant le bon réflexe d’appeler les pompiers. Il ne faut rien prendre à la légère et toujours rester sur ses gardes. Un accident domestique est si vite arrivé. Le pompier me l’a bien confirmé. Il m’a également informé avoir eu le même problème dans une autre copropriété à cause d’une pizza nocturne. Aussi, il faut se méfier des fringales d’après soirée. Protégez vos proches, et vos voisins n’essayez pas de cuisiner bourré et à moitié endormi.

Le lendemain matin mon voisin est venu s’excuser et m’a remercié de lui avoir sauvé la vie. C’était la première fois que je lui parlais vraiment. Cette expérience m’a permis de faire sa connaissance même si j’aurai préféré que cela se fasse en d’autres circonstances !

Par Julie D.

Bert dans la poubelle

Lundi 4 septembre 2023, 8h12, dans une petite copropriété du centre-ville de Marseille.

J’étends mon linge sur un étendoir fixé à mon balcon qui surplombe la cour de l’immeuble, au 2e étage.

Je suis pressé et un t-shirt échappe de mes mains et tombe dans la cour. Et pas n’importe lequel.

Un t-shirt au départ somme toute banal. Acheté sur le marché en bas de chez moi, en coton, gris, col en V, parfait sous une chemise à la mi-saison ou pour un dimanche tranquille. Mais ce qui lui donne une certaine valeur affective, c’est que j’y ai cousu côté cœur un petit patch, comme j’aime le faire sur les habits sans caractère, qui représente une figure de mon enfance aux Pays-Bas : Bert (prononcer Bèrte).

Bert est un des personnages qui animent la Sesamstraat, Sesame Street pour la version originale américaine. C’était une émission quotidienne jeune public qu’on regardait après le dîner avant d’aller se coucher. Chaque soir on suivait les aventures de cette rue habitée par plusieurs drôles de marionnettes multicolores et dotées d’immenses bouches.

Bert, tête jaune allongée dotée d’une petite touffe de cheveux noirs, yeux noirs surplombés d’un monosourcil, vivait dans une des maisons de la rue Sésame avec son ami Ernie, tête orange plus ronde, dotée d’une chevelure plus abondante, et de yeux tout aussi noirs et sans sourcil. Ils partageaient la même chambre mais avaient chacun leur lit d’où ils discutaient souvent. Une manière de préparer les jeunes téléspectateurs à rejoindre leurs propres lits.

Bert, était le personnage sérieux, rabat-joie, voire colérique là où Ernie était le gai luron, tête-en-l’air et blagueur. Je me suis donc constitué deux t-shirts, un avec le patch de Bert et l’autre avec celui d’Ernie, une manière peut-être d’afficher discrètement mon humeur quand je verse plutôt du côté de de la morosité de Bert ou de la bonhomie d’Ernie.

Alors quand le t-shirt m’échappe et que je m’aperçois que c’est Bert qui est en train de tomber dans la cour je ne peux m’empêcher de me dire que cela ne va pas améliorer son acrimonie et je sens un reproche me parcourir.

D’autant que je n’ai pas le temps d’aller le récupérer. Il faudrait pour cela passer par le restaurant du rez-de-chaussée, demander l’autorisation à son gérant, et enjamber une des 3 fenêtres d’un local technique qui donne sur la cour. Trop d’actions à 8h12 quand on a un rendez-vous à 8h30, ailleurs.

Je sauverai Bert en rentrant tout à l’heure, à midi.

Midi arrive.

Plus de t-shirt, plus de Bert.

Comment a-t-il pu disparaître en une matinée ?

Comment s’est-il volatilisé alors que la cour n’est ni utilisée ni accessible sauf rares interventions sur les appareils de froid, de chaud et de ventilation du restaurant ?

Du balcon je vois à travers une des trois fenêtres du local technique qu’un artisan est en train de peindre ou d’enduire un mur du restaurant.

Je l’appelle :
– Monsieur, est-ce que vous auriez vu un t-shirt que j’ai fait tomber ?
– Non je n’ai rien vu.
– Et est-ce que quelqu’un est venu dans la cour ce matin ?
– Oui une entreprise est passée tout à l’heure, ils ont bouché la porte qui était là.

En effet, je me remémore que la porte permettant d’accéder de l’appartement du 1er étage à la cour devait être condamnée dans le cadre de la vente dudit appartement.

Je descends au rez-de-chaussée, traverse le restaurant, accède à la cour et à la place de la porte un enduit encore frais commence à sécher.

Mon enquête prend alors un tour décisif et les circonstances de la disparition du t-shirt et de Bert se précisent.

Une hypothèse prend corps, le t-shirt a servi à nettoyer quelque chose, des outils ou le sol.

Comment un être humain doté d’une base minimale de sens et de sensibilité peut prendre un t-shirt arborant la figure digne et stoïque de Bert pour en faire un vulgaire chiffon ?

Je n’ai pas le temps de m’attarder sur la nature humaine qu’un espoir naît soudain, je peux encore retrouver mon t-shirt, je peux encore sauver Bert !

A Marseille, comme dans d’autres villes sûrement, il n’est pas rare que les professionnels utilisent illégalement les poubelles des déchets ménagers pour les déchets de leur commerce ou de leurs travaux. Ni une ni deux je descends dans la rue et fonce vers les conteneurs poubelles les plus proches.

Il est là ! Dans un conteneur miraculeusement peu rempli, au fond d’un seau où se mêlent différents déchets du chantier : tubes de joints de façade, membrane d’étanchéité, canettes…

Bert me regarde avec ses deux billes noires et son monosourcil me suppliant de le sortir de ce bourbier.

Le t-shirt est mouillé et sali mais récupérable, alors je le récupère.

La disparition résolue, une deuxième phase de cette histoire s’ouvre à moi.

J’abandonne l’habit de l’enquêteur après avoir pris en photo le t-shirt au-dessus de la poubelle en guise de preuve, pour revêtir celui de l’éternel râleur d’une copropriété dont je suis le seul propriétaire occupant, préposé à la gestion de toutes les joies et misères qui accompagnent la bonne tenue d’un immeuble.

J’appelle le Syndic et demande à la gestionnaire de la copropriété, Tess, quelle est l’entreprise qui est intervenue sur place ce matin. Elle me répond et me demande de lui envoyer par mail la photo que j’ai prise et les détails de cette sombre affaire afin d’écrire elle-même à l’entreprise et me demande si j’accepte d’être en copie de son message.

Bien sûr que j’accepte !

Mardi matin 11h54, mail envoyé par Tess :
« Bonjour,
Je fais suite à notre conversation téléphonique de hier après-midi et vous demande de bien vouloir prendre connaissance du mail de M. VAN LIDTH ci-dessous, propriétaire d’un appartement au 2ème étage, étonné et à juste titre du comportement de vos ouvriers intervenus hier sur la copropriété.
Nous aimerions avoir un retour de votre part à ce sujet.
Dans l’attente et vous en remerciant,
Salutations. »

Réponse de l’entreprise à 13h47 :
« Madame, Monsieur,
En tant que responsable de la société XXX*, je tiens à vous présenter mes sincères excuses pour cet incident occasionné par nos ouvriers. Je prends cet incident très au sérieux et je ferai de mon possible pour empêcher que ce genre de chose se reproduise à l’avenir.
Concernant le dommage que cela vous a causé, je vous propose de vous rembourser votre t-shirt.
Encore une fois, je vous présente mes excuses pour tout inconvénient causé.
Bien cordialement »

Je réponds à 16h :
« Bonjour Monsieur,
Merci pour votre réponse qui tend à montrer que vous prenez notre message en considération et c’est appréciable. Plutôt que de rembourser le t-shirt je propose plutôt (plus simple et plus symbolique) que vous fassiez un don à Clean my Calanques, association marseillaise qui se bat pour qu’il y ait moins de déchets en mer et sur terre à Marseille.
Beaucoup des déchets qu’ils ramassent viennent notamment de la mauvaise utilisation qui est faite des poubelles à Marseille, cela me semble donc plus approprié comme geste de votre part : https://www.cleanmycalanques.fr/nous-aider
En vous en remerciant par avance.
Bien cordialement. »

A 18h, le responsable de l’entreprise répond à mon mail avec en pièce-jointe un reçu de don de 100 euros pour Clean my Calanques.

A 18h01 sur mon t-shirt, discrètement, Bert esquisse un très léger sourire.

FIN

* : vous aurez compris que XXX n’est pas le nom de l’entreprise mais une manière de respecter son anonymat, il ne s’agirait pas non plus de lui jeter une opprobre éternelle d’autant qu’elle a joliment réparé sa faute.

Par Floris V.

Mamie Octogénaire sur un balcon fissuré

🏡 Mon balcon est fissuré et risque de tomber à cause de mes jardinières, cela me fait peur 👇

☎ Tout a commencé par un appel téléphonique de cette dame octogénaire et qui m’explique avec une voix tremblante qu’un maçon lui a dit que c’est trop lourd ce qu’elle a mis sur son balcon (fissuré) comme jardinières et qu’il faut l’expertiser.

🚧 Visite effectuée, balcon des années 50, en béton en carbonatation, fissuré et ayant certaines fissures à ne pas négliger. Le balcon est chargé de jardinières volumineuses dont le poids dépasse la charge d’exploitation admissible❌.

Après explication de la situation, il y a eu ce petit échange avec cette dame très agréable :
❓ Avez-vous un syndic professionnel Madame ?
👉 Non, nous ne sommes que 4 propriétaires et c’est ma voisine qui est syndic bénévole mais il ne faut pas lui dire pour ne pas l’embêter !
❓ Avez-vous des enfants Madame ?
👉 Oui mais ils sont loin, je les vois rarement et il ne faut pas les embêter !
❓ Avez-vous quelqu’un pour vous aider dans les démarches et pour vous enlever ces jardinières ?
👉 Non et je n’ai pas les moyens

⛔Bon, réfléchissons, le balcon doit être soulagé puis renforcé. Certes ce n’est pas une urgence absolue mais il faut le faire quand même au risque de dégradation.
⛔Cette pauvre dame ne pourra pas prendre les choses en main vu son âge (80 env.), n’a pas l’intention d’en parler autour d’elle et visiblement personne ne l’aide.

J’ai donc pris l’initiative suivante :
☢ Envoyer une copie du rapport par LRAR à la mairie et à la voisine (syndic bénévole)

🎯 Résultat :
· Je reçois un appel de la mairie et je leur explique la situation. Ils ont bien compris ma démarche et la personne du service technique, consciencieuse, a fait le nécessaire pour enlever les jardinières du balcon
· On m’a appris que les copropriétaires ont pris connaissance du sujet et qu’ils s’en occuperont

Jusque-là tout va bien, sauf que 😱…

· Je reçois un appel de la mamie qui n’était pas tout à fait satisfaite car ça lui a fait des histoires avec les voisins …. WHAT !! mais quels types de voisins sont-ils ! 😪, mais je vous assure madame que ce n’était pas le but… mais bien le contraire 🙏, pour moi votre sécurité passait en premier

✅ Et vous ? ça vous arrive ce genre de situation dans votre métier ?

Notre mission : La protection des biens et des personnes

Par Mohamed S.

Quand on appréhende le transport vertical différemment … ✈

Mr D.. est un copropriétaire sans histoire. Célibataire endurci, 52 ans, il aime ses livres qui débordent de sa bibliothèque, notamment sa collection de La Pléiade, débutée depuis ses 15 ans.

Son chien Hubble, un labrador chocolat, un peu grassouillet, lui réchauffe les pieds quand il se met à son bureau pour écrire. Car, malgré sa timidité maladive notamment quand il croise sa voisine, Mr D. gagne sa vie grâce à ses romans relatant des histoires enflammées et des scènes torrides, sous un pseudo anglo-saxon, aux éditions H.

Lors d’une AG, Mr D. nous informe qu’il compte refaire complètement sa salle de bain avec un équipement moderne, une douche sonore et une baignoire balnéo. Rien que ça …

Sa voisine du dessous, Mlle C., une très belle femme au peps indéniable, plaisante en lui indiquant, derechef, qu’elle va être jalouse.

Mr D. rougit, tout en regardant le bout de ses chaussures.

Et le gestionnaire de copropriété lui indique :
“L’assemblée vous remercie pour cette information mais il s’agit de travaux privatifs qui n’ont pas vocation à impacter les parties communes”.

Il est important d’insister sur le mot “impact”. 😜

Les travaux sont alors réalisés, quelques semaines plus tard, par des “professionnels” qui font des va-et-vient entre l’appartement et leur camionnette immatriculée “PL”.

La salle de bains est enfin terminée. Mr D. s’en réjouit et décide d’inaugurer sa nouvelle baignoire. L’eau coule … longtemps.

Il s’installe, tranquillement, Hubble le regardant, avec envie, se prélasser. Le chien s’allonge, le museau posé sur ses pattes, observant son maître avec un regard débordant d’affection.

Tout à coup, Hubble lève la truffe, les oreilles aux aguets. 

“Qu’est ce que t’as, mon pote ? Lui dit son maître. T’as entendu la voisine ?”

A peine finissant sa phrase, un léger craquement, suivi d’un beaucoup plus fort, fait aboyer Hubble.

Mr D. se sent happé par le vide, comme dans un avion en chute libre. Cela ne dure que quelques dixièmes de seconde : il atterrit, avec moult fracas, à l’étage du dessous, la baignoire encore quasi remplie, dans la salle de bains de Mlle C.

Un peu groggy, désorienté, agrippé aux bords de sa baignoire, Hubble le surplombant en aboyant, il découvre, face à lui, dans le couloir, au travers d’une porte, Mlle C., complètement éberluée mais, heureusement, sortie à temps de la salle de bains, lors de l’ouverture de cette trémie, bien involontaire.

Joe the Plumber avait simplement omis de signaler que les solives rongées par une infiltration pernicieuse de longue date étaient très altérées. Le poids de la balnéo avait fait le reste …

Deep impact : Mr D. eut alors le courage d’inviter Mlle C. à dîner pour découvrir qu’elle était abonnée aux éditions H.

Par Christophe V.

Prise de pouvoir, “malgré nous”

Prise de pouvoir, « malgré nous »
Nous sommes parvenus à faire adopter le principe d’une rénovation de notre tranche d’immeubles au sein de notre Résidence. Qui en comprend 6 pour un total de 600 logements. Née de la volonté d’un couple particulièrement opiniâtre et très convaincant, la mise en cause de l’inertie du CS en place et resté indifférent, 22 ans durant, devant l’urgence sinon d’un rénovation, du moins d’un ravalement, a fini par faire mouche. Mais personne parmi les personnes critiques à l’égard du CS n’avait eu le projet ni de lui manquer de respect, ni, encore moins, de le « renverser ».
Avec le temps, nos bâtiments étaient en passe d’arracher le titre envié de passoires thermiques de la décennie et notre conseil syndical de remporter la palme des meilleurs acteurs de la fameuse pièce de boulevard « Tout change mais rien ne change ».
Avec un tel pedigree, notre résidence considérée, dans les années 60-70 du siècle passée, comme une réalisation de luxe, à tout le moins de haut standing, avait, depuis, tellement déchu qu’elle pouvait se présenter haut la main à l’émission de TV préférée des Français « La France défigurée » mais aussi à celle d’une chaîne concurrente « Châteaux branlants et cités indigentes ». Cela, après ses victoires prestigieuses aux Jeux Olympiques des « Passoires Thermiques », les cités explosives de France et de Navarre y ayant été battues à plate de couture.
Animés de la seule volonté de faire appel au bon sens et à la sage raison du CS et opposé à toute atteinte à sa dignité, à sa compétence et à sa probité, comme à son dévouement dans la défense des intérêts de notre collectif de copropriétaires, nous n’en fûmes pas moins pour nos frais : irresponsabilité, incompétence, velléité. Ni plus ni moins, nous n’étions que des vipères lubriques et des rats visqueux assoiffés de pouvoir et avides de notoriété. Bigre…
Personne ne fut étonné que le CS en vint à la grande scène de l’acte III, celui du message non subliminal du « après moi, le chaos » et du « retenez moi sinon je fais un malheur ». Et alors que, 10 années durant, il n’avait soumis aucun projet de ravalement (ce que la loi lui imposait), il en sortait soudainement un de sa manche pour contrer toute demande de débat portant sur une rénovation digne de ce nom. L’urgence appelait, en effet, non pas à un simple ripolinage des façades mais à d’importants travaux sur toute la structure. Se voyant désavoué, à sa grande surprise, par l’AG des copropriétaires, le CS démissionna en bloc. Personne ne le retint aussi irremplaçable qu’il ait pu s’estimer.
Il se retrouva gros Jean comme devant. Mais nous aussi. En effet, son départ nous plaçait devant notre sens des responsabilités. A nous de nous montrer à la hauteur de notre dénonciation de l’inertie de l’ancienne équipe, sous peine d’être et de passer pour des velléitaires, pire, pour des rigolos, des farceurs, des fumistes ; cette catégories d’individus toujours aptes à refaire le monde sans se salir les mains, à faire la leçon à autrui sans jamais s’appliquer à eux-mêmes les règles qu’ils voudraient voir autrui s’imposer.
Pour dire vrai, si nous avions l’expérience de l’engagement et de l’investissement dans les causes collectives les plus diverses, tel n’était pas le cas s’agissant de la gestion de la copropriété. Nous avions même avoué qu’elle n’était pas notre tasse de thé ; nous y étions aussi experts que les poules en dentisterie. Pour nous, le monde des copropriétaires ne prêchait pas par essence l’amour de son prochain, la bienveillance envers ce dernier et l’action désintéressée. Il chérissait plutôt la devise : « chacun pour soi et Dieu pour moi ».
Lors de l’Assemblée Générale durant laquelle le CS s’était cruellement piégé, il avait fallu témoigner tant de volonté, de cohérence que de capacité à improviser. C’est ce que firent 6 copropriétaires, dont le couple à l’origine du projet de rénovation, tous prêts pour l’aventure.
En définitive, les copropriétaires purent ainsi pousser un soupir de soulagement, soupir d’autant plus vif que les craintes d’un lendemain sans CS avaient été grandes. Quant à nous, le pouvoir nous tomba dans les mains sans même y avoir aspiré ; malgré nous.

Par HORNN G.

Il court, il court le furet…

Il y a quelques années…..lors d’une assemblée générale d’une petite copropriété de 6 logements une copropriétaire indique que les chéneaux en toiture doivent être bouchés par des feuilles et souhaite que je mandate une entreprise pour faire passer un furet afin de les déboucher.
Jusque là pas de problème, sauf qu’un autre copropriétaire regarde l’assistance d’un air stupéfait et nous demande ce qu’un petit furet (l’animal) pourrait faire là-haut pour déboucher les chéneaux !!
Bon, difficile de ne pas rigoler mais j’ai réussi à lui expliquer en gardant mon sérieux et je n’ai jamais oublié ce moment.

Par Karine U.

LA CAVE SE REBIFFE !

LA CAVE SE REBIFFE !
N. est un vieux garçon. 40 ans au compteur. Ce n’est pas du sang qu’il a dans les veines mais de l’encre ! Biberonné entre un père libraire et une mère bibliothécaire, il a grandi entouré de livres. Il aurait même su lire avant de marcher… mais c’est peut-être une légende de cette famille qui se nourrit d’histoires !
L’âge aidant, N. n’a pas renié la fibre familiale puisqu’il est devenu directeur éditorial chez G. ! Si pour se nourrir, il « mange du papier » toute la journée à la recherche d’un manuscrit qui lui fera aussi bonne « impression » que celle qu’il lui offrira alors dans la collection à la célèbre couverture crème, il n’est jamais rassasié, puisque le soir, il lit encore, mais cette fois pour son plaisir ! Son trois-pièces est un temple à la gloire des livres, un musée de la littérature : du sol au plafond, les reliures débordent sur les étagères bombées comme des fonds de barque. Dans la cuisine, le four est séparé du réfrigérateur par les œuvres complètes d’Alexandre Dumas ! Et Balzac s’intercale entre l’évier et les épices.
N. vivait heureux, de littérature et d’eau fraiche… jusqu’au jour où il convoqua dans son bureau une jeune autrice, A. ; le manuscrit était intéressant mais avait besoin d’être retravaillé. N. décida de la prendre sous son aile. À quatre mains, on peut en faire de belles choses ! Ce fut d’abord la parution du roman auquel N. participa intimement… puis conquis par d’autres atouts que le style de la romancière, quelques mois après avoir accouché le 1er « enfant de papier » de la jeune autrice, il assistait à la naissance de leur fils L. !
N. est fou de joie… mais hélas son trois-pièces n’est pas à la hauteur de l’événement. Lorsqu’à la maternité, A. lui annonce qu’il faut libérer la deuxième chambre de ses 10 000 livres pour installer le nid du petit, N. sent son cœur battre plus fort qu’une machine à vapeur… Rendu chez lui, la mort dans l’âme, avec une mine de papier mâché, il charge un premier tas dans ses bras. D’une démarche de supplicié à mort, il avance en direction de la benne. Soudain, il trébuche et sa pile tombe tel un château de cartes… Le vieux monsieur du deuxième étage qui passait au même moment, se casse en deux, autant que sa sciatique chronique lui autorise.
– Tenez, dit-il en aidant à ramasser les ouvrages ; j’espère qu’ils ne sont pas abimés.
– Quelle importance… prononce N. d’une voix d’un condamné à la peine capitale. Je les jette…
– Jeter des livres, vous n’y pensez pas ! Ils peuvent faire encore des heureux ! Mais je vous reconnais, vous êtes le fils du libraire et votre mère tenait la bibliothèque. Vous n’avez pas honte ?! Ils ne seraient pas morts, les pauvres (dit-il en se signant), vous les auriez tués !
Dépité, N. lui expliqua qu’étant devenu papa, il devait libérer une chambre pour le petit.
3 jours plus tard, on pouvait lire dans le hall de la copropriété : « Nouveau service dans notre résidence : Je ʺLIVREʺ à domicile ! Les caves n° 26 & 27 sont désormais votre bibliothèque ». Le vieux voisin du 2e étage, qui vivait seul, avait demandé à N. de l’aider à vider sa cave de son bric-à-brac, ainsi que celle voisine attachée à l’autre appartement qu’il possédait dans l’immeuble. Tous deux avaient passé une partie du week-end à nettoyer au sous-sol. Avec le reste de la peinture avec laquelle il avait décoré la chambre du petit, N. avait revêtu les murs des deux caves d’une jolie couleur bleu ciel. Puis l’espace avait été garni d’étagères pour former la bibliothèque de la résidence !
Le vieux monsieur regorgeant d’idées, écrivit « Boite aux ʺbelles lettresʺ » sur le casier qui permettait au facteur de déposer son courrier. Et il invita les occupants de l’immeuble – et bientôt ceux des copropriétés voisines – à y glisser les livres dont ils souhaitaient se débarrasser. La bibliothèque devint « vivante » et accueillit ainsi son lot de nouveaux locataires !
De retour de la maternité, A. était aux anges : la chambre du petit était jolie, et alors qu’elle avait craint que la séparation d’une partie de ses livres ait atteint le moral de son compagnon, il n’y paraissait rien. Un détail intriguait toutefois la jeune femme : pour un rien, trois à quatre fois par jour, N. descendait à la cave y chercher un outil, un objet quelconque, sans qu’elle n’en perçoive l’utilité… Quoi qu’il en soit, ils étaient heureux, et la jeune autrice put bientôt penser à commencer d’ « enfanter » son deuxième roman !

Par OLIVIER D.

Un immeuble surprenant

Nouveau gestionnaire chez un syndic, je suis alerté pour une fuite sur une résidence toulousaine au niveau d’un parking sous sol.
Ne connaissant pas la copropriété je décide de m’y rendre muni du plan du sol afin de me rendre compte de la situation. En entrant dans le parking je m’aperçois qu’en lieu et places de mes dix parkings indiqués se trouve un long mur correspondant au fond de mon garage. Surpris je décide de récupérer le règlement de copropriété qui mentionne bien les dix lots de parkings.
L’eau provenant du mur, je fais le tour de l’immeuble pour en trouver son origine.
Et là je me trouve face à l’entrée d’un club échangiste.
Il s’avère que ce dernier a été construit sur mes dix places de parkings et ce depuis longtemps semble t’il et sans aucune autorisation. La fuite provenait de la piscine construite à l’intérieur.
Voyant l’inertie de ma direction sur ce sujet et soupçonnant des actions illicites de leur part j’ai quitté la société.

Par Stéphane S.

Quant un tuyau murmure à l’oreille de l’homme

Dans un ensemble immobilier situé dans le quartier Jean Macé 69007, le chauffage collectif tombe en panne en plein hiver.
C’est une fuite sur une conduite souterraine alimentant la copropriété depuis la chaufferie située de l’autre côté de la chaussée qui est à l’origine de cette panne. Eu égard à la configuration des lieux, après avoir consulté plusieurs professionnels spécialisés dans la recherche de fuite, un prestataire propose d’effectuer une recherche de fuite dite acoustique, sous entendu à partir du son émis par la fuite d’eau. Les appartements sans chauffage depuis 15 jours, n’ayant aucune marge de manœuvre un ordre de service a été adressé à ce prestataire de service et lors du rendez vous fixé aux aurores dés le lendemain matin, qu’elle n’a pas été la surprise de trouver le prestataire l’oreille collée au bitume.
C’est dans cette position qu’en suivant la tuyauterie depuis la chaufferie qu’il a fini par localiser la fuite au niveau du jardin de la résidence.

L’entreprise mandatée pour le terrassement ayant confirmé la présence de la fuite à l’endroit du repérage, la remise en état de la conduite défectueuse a été immédiatement réalisée dans la journée et les copropriétaires ont apprécié de retrouver le chauffage grâce à l’oreille magique de cet homme.

Par Gwen B.