Tragi-thermique

Dans notre appartement en copropriété, pour notre douche neuve, un rêve de palace.
Avec ma compagne, on s’est trouvés de l’audace.
Derrière le mur parfait, on a tout raccordé,
puis la belle faïence est venue tout sceller.
Prêt à inaugurer notre œuvre de la semaine, je rentre dans la douche avec des airs de roi, je tourne vers le rouge, d’un geste assuré, certain de sentir l’eau chaude ruisseler sur mon corps endormi…
Un torrent de glacier me fait hurler de rage !
Je bascule sur le bleu et c’est la brûlure sauvage !
Le rouge crache du froid, le bleu crache du chaud.
Chef d’œuvre signé de deux gentils plombiers amateurs…
Depuis, il faut penser à l’envers chaque matin, mais hier encore, l’esprit dans le brouillard, j’ai tourné machinalement et réveillé tout l’immeuble…

Par Pierre M.

Monte voitures en souffrance, à qui la faute ?

Pour cette toute récente copropriété de bon standing, après avoir analysé les pièces du Dossier des Ouvrages Exécutés (DOE) remis à l’issue de la réception des travaux par le maître d’ouvrage au syndic de copropriété, ce dernier s’est occupé de souscrire auprès d’un fournisseur d’énergie un contrat d’électricité TARIF JAUNE, afin d’avoir une puissance suffisante pour assurer le bon fonctionnement de l’ensemble des équipements électriques relevant des parties communes.
Si sur les tous premiers mois il n’a pas été relevé de problème particulier, toutefois peu de temps après l’ambiance s’est quelque peu dégradée, ayant pour cause la perte d’usage momentanée du monte voitures.
En effet, au motif du coût particulièrement élevé du TARIF JAUNE, sur insistance d’un groupe de copropriétaires le gestionnaire de copropriété a été contraint et forcé d’engager une révision à la baisse de la puissance initialement souscrite au titre du contrat de fourniture d’électricité. C’est donc à la suite de l’intervention d’ERDF, qui après avoir recalibré le point de distribution a fait que le monte voitures est apparu en souffrance par manque de puissance électrique et dans ces conditions il est facile d’imaginer que plus aucune voiture ne pouvait entrer ou sortir du parking en sous-sol. Face au problème, en attendant de pouvoir revenir au TARIF JAUNE de base, le gestionnaire de copropriété n’a pas eu d’autre choix que de faire appel à une entreprise d’électricité, qui dans l’urgence s’est attachée à mettre en place un groupe électrogène de location pour débloquer au plus vite cette situation hors du commun.
Entre d’une part la perte d’usage temporaire d’un équipement collectif et d’autre part les dépenses engagées (argent/temps), on ne peut que recommander aux copropriétaires qu’il est généralement utile d’apporter une réelle attention aux conséquences de leurs décisions et de leurs actes.

Par Quentin B.

La madone tombée du ciel

Dans le cadre des travaux de ravalement, une nouvelle statue a trouvé sa place au 80 rue Masséna 6iéme arrondissement, dans une niche située à l’angle de la façade de cet immeuble placé sous le régime de la copropriété et demeurée vide depuis plusieurs décennies.

Avec la volonté du syndicat des copropriétaires de remettre une statue sur leur immeuble et au maître d’œuvre qui a fait le lien avec l’association Les Madones de Lyon qui a fourni la statue, elle a été installée par les compagnons de l’entreprise S.. Il ne reste plus qu’à patienter quelques jours pour que cette nouvelle madone soit dévoilée aux yeux de tous, aprés le démontage de l’échafaudage.

Il s’agit là de la reproduction d’une sculpture signée Philippe Fabisch, fils du grand sculpteur Lyonnais Joseph-Hugues Fabisch (XIXème siècle), dont l’original se trouve dans l’église de Lissieu. Elle représente la Vierge et l’Enfant Jésus à son côté, debout sur une colonne. La tendresse des liens maternels et divins se lie dans leur posture et leurs regards, qui désormais veilleront sur les passants déambulant dans cette rue très animée du quartier des Brotteaux.

Merci à l’assocition “les Madones de Lyon” pour leur grande générosité, aux copropriétaires, au cabinet B. maître d’œuvre, au syndic de copropriété et à l’entreprise de ravalement S.. Grâce à la mobilisation des intervenants, en retrouvant tout son sens, cette niche a désormais renoué avec la tradition des Madones de Lyon, pour le plus grand plaisir et bonheur de tous.

Par Jean-Marc A.

Le contorsionniste un brin de mauvaise foi

La copropriété en question a un parvis couvert qui donne sur la rue. Problème : le rebord d’une fenêtre basse près de la porte d’entrée est devenu un véritable banc public, avec en bonus le dépôt régulier de déchets à cet endroit. Exaspérés, les copropriétaires m’ont demandé en ma qualité de gestionnaire de la copropriété de faire installer un système empêchant de s’asseoir. S’agissant d’un immeuble neuf, on a opté pour quelque chose de discret : deux barreaux horizontaux posés par un serrurier dans le cadre de la fenêtre, à fleur de façade. Sobre, élégant, dissuasif. Du moins, c’est ce qu’on croyait !

Deux jours après la pose, surprise dans ma boîte mail : un membre du conseil syndical m’envoie trois photos de lui en pleine séance de contorsion, dans des positions improbables et assurément inconfortables, démontrant selon lui que l’on peut quand même s’asseoir. On le voit notamment assis en suspension sur le premier barreau, les bras enlacés autour du second. Une position qui ferait pâlir d’envie un maître yogi !

Évidemment, je n’ai pas résisté à l’envie de transmettre cette pépite au serrurier, lequel a remercié ironiquement par mail le copropriétaire pour “ces excellentes mises en situation très explicites”.

Malgré tout, mission accomplie : on a décidé de laisser l’installation en place et de voir à l’usage si quelqu’un allait réellement avoir l’audace de s’asseoir. Verdict plusieurs mois plus tard : zéro squat, zéro déchet et zéro yogi en mal de sensations !

Par Antony M.

La façade plus foncée que prévu

Les travaux de ravalement de façade sur cette copropriété devaient durer un mois. Rapidement, les premiers désagréments apparaissent : bruit incessant, poussière qui s’infiltre partout, fenêtres condamnées plus longtemps que prévu. Un jour, un ouvrier se trompe d’appartement et sonne chez un voisin pour “vérifier une fissure” qui n’existe pas. Plus tard, une bâche mal fixée claque au vent toute la nuit, empêchant tout l’immeuble de dormir. Et quand enfin le chantier se termine, un détail saute aux yeux : la façade, censée être beige comme avant, est d’un ton légèrement plus foncé… juste assez pour que tout le monde le remarque, sans vraiment pouvoir s’en plaindre.

Par Valérie L.

Copropriété de 2014

Bonjour, nous avons eu le remise des clés le 11 juillet 2014 pour l’achat de notre premier logement. Nous faisons le tour de notre l’appartement T3 pour voir d’éventuelles malfaçons. Nous constatons quelques soucis qui part la suite ont été réglé, par contre les parties communes une catastrophe, il y a beaucoup de malfaçons et tt tombe en ruine, l’ascenseur en panne depuis au moins 8ans. La copropriété est ouverte sur l’extérieur elle fait 4 étages et au quatrième il n’y a pas de toit, c’est à dire dès que l’ascenseur s’ouvrait et qu’il pleuvait l’eau rentrait dedans et la carte graphique ou mère je ne sais plus à griller ce qui est logique en soit. Sur les extérieurs entre chaque étages il y’a des panneaux coupe feux traité en bois et tt pourri avec des champignons qui poussent et les panneaux tombent entre chaque étages c’est super dangereux, nous avons ouvert une D.O ( Dommages Ouvrage) qui suit son cours depuis plusieurs années, le prochain jugement sera en 2026 il y’a de grandes chances que les différents prestataires qui se rejettent la balle fassent appel, tt le chiffrage est fait nous approchons le million avec l’inflation, ttes les parties communes seront refaites car très mal pensé par l’architecte heureusement nous sommes dans la décennale, sympa quand nous voulons vendre notre appartement affaire à suivre nous croisons les doigts pour vendre rapidement avec en notre possession les plans final de la copropriété

Par Céline M.

Les échos du chantier

Lors d’une visite d’un appartement en cours de rénovation dans une copropriété, je suis arrivé avec un couple d’acheteurs très enthousiaste. L’appartement avait beaucoup de potentiel, mais alors que nous explorions les pièces, un bruit étrange a commencé à résonner à travers les murs.

Au début, je pensais que c’était juste le son des travaux. Mais à mesure que nous avancions, il est devenu évident que ce n’était pas que des bruits de marteaux et de perceuses. Les rires éclatants des ouvriers à côté commençaient à se faire entendre, accompagnés de commentaires et de blagues qui, disons, ne conviendraient pas à un dîner formel. Les murs avaient l’air de transmettre chaque mot, chaque éclat de rire, comme si les ouvriers étaient assis avec nous dans le salon.

Je tentais de garder une certaine contenance pendant que les acheteurs se regardaient, amusés et un peu gênés. Ils ne savaient pas si c’était le moment idéal pour rire ou pour faire semblant de ne rien entendre. Je leur ai dit que ce niveau d’humour « décalé » était peut-être la preuve que les ouvriers aimaient ce qu’ils faisaient.

Finalement, un des ouvriers a même commencé à chanter une chanson humoristique, et nous avons tous entendu un autre ouvrier rétorquer avec une blague sur les relations amoureuses, à laquelle tous les autres ont éclaté de rire. À ce moment-là, les acheteurs étaient presque hilare, et l’ambiance qui, au départ, était un peu gênante, est devenue une source de divertissement inattendue.

Je me suis mis à imaginer que ces échos du chantier seraient la bande-son de leur quotidien, un mélange de rires et de commentaires cocasses qui rendraient leur expérience de vie encore plus colorée. En souriant, j’ai tenté de les rassurer, en disant que vivre à côté de voisins aussi divertissants pourrait en faire un endroit mémorable.

À la fin de la visite, alors que nous quittions l’appartement, les acheteurs ont plaisanté en disant qu’ils espéraient que les futurs voisins continueraient à avoir autant d’humour, ou au moins à chanter de temps en temps. Cela a non seulement détendu l’atmosphère, mais a aussi ajouté une touche de légèreté à une visite qui aurait pu être tout à fait ordinaire.

Finalement, même si les travaux n’étaient pas terminés, je savais que les rires des ouvriers avaient déjà ajouté une belle dose de personnalité à ce nouvel endroit.

Par Jules R.

Miaou minou

Après plusieurs mois de négociations, nous avons enfin réussi à faire voter lors de la dernière assemblée générale de la résidence où j’habite, des travaux de réfection de la façade.

Ils sont payés et les voisins sont informés de la date de début des travaux ainsi que de leur durée prévisionnelle.

Les travaux ont commencé cette semaine : échafaudages, ouvriers sur le pied de guerre, tout le monde s’affaire.

Mais c’était sans compter notre voisin du premier étage qui s’en est pris aux ouvriers ce matin.

Le syndic sur place tente de tempérer les choses et de comprendre les raisons de son attaque.

Il répond « Vous comprenez, le bruit des travaux me dérange pendant que je caresse mon chat, il ne m’entend plus lui parler, ça trouble notre relation ! Ça ne peut pas durer »

Après un gros fou rire, les travaux ont repris et la relation de notre voisin avec son chat a finalement survécu.

Par Sofia P.

Reconversion forcée

Je fais partie du conseil syndical dans ma résidence et nous peinons toujours à trouver des prestataires de confiance pour les différents travaux de la copropriété.

Depuis quelques semaines nous avons trouvé un nouveau plombier, un jeune réactif et pas très cher, qui bosse bien. Une aubaine : celui là il ne faut pas le perdre !

Nous l’appelons pour une fuite découverte au sous-sol. Il est sur place quelques heures plus tard.

Il cherche, entre et sort de la copropriété, il ne comprend pas : « il devrait y avoir un regard à l’extérieur. Le tuyau fuit car il est bouché plus loin et l’eau ne peut plus s’évacuer. Vous ne savez pas où sont les trappes pour voir les canalisations ? »

Je suis formelle : « il n’y en a pas de ce côté, j’habite ici depuis plusieurs années et j’en suis sure, il n’y a rien, de toute façon on les verrait ».

Il n’est pas convaincu mais je lui fais confiance, il continue ses allers et venues dans le jardin, au pied de la résidence : « La, il devrait y avoir une bouche d’égout ici ! »

Il sort une pelle de son camion et commence à creuser dans la pelouse.
La nuit commence à tomber.
Nous prîmes d’autres pelles et l’aidons à creuser.
Au bout de plusieurs longues pelletés, un bruit métallique se fait entendre : un regard ! Caché sous 40 bons centimètres de terre recouverts de notre pelouse.

Il avait raison ! Il fini de dégager le regard sous nos yeux ébahis.
Il l’ouvrit et encore une fois il eut raison : la canalisation était totalement bouchée.

Il commença alors le débouchage : des couches pleines, des paires de chaussettes, et d’autres déchets irréalistes…

Aujourd’hui, nous en rigolons encore, et à chaque fois que nous l’appelons il nous demande toujours « je prend ma pelle de jardinier ? »

Par Lucille C.

Surprise surprise lors de travaux

Dans une copro des beaux quartiers, Mr D. nous présente, en AG, un vaste projet de transformation de son appartement, suite à sa prise de retraite. En réalité, son épouse indique en avoir marre d’être écartée des conversations de leurs invités lorsqu’elle est en cuisine qui reste sa passion. Elle veut, une belle cuisine ouverte.
Pour ce faire, il faut abattre ce “fichu mur porteur”.

Toute la documentation requise a bien été annexée à la convocation. L’architecte, présent, convainc les copropriétaires du bien fondé de cette demande qui ne représente aucun risque de structure pour l’immeuble. Il faut dire que nous sommes au 5ème étage … Niveau portée, ça va.

Le vote est obtenu à l’unanimité moins une voix, celle de Mme L., l’empêcheuse de tourner en rond. Chaque immeuble à la sienne.
C’est statistique.
Il faut un emmerdeur, sinon ce serait plus vraiment une copropriété, hein ?

Le jour J arrive, les travaux sont lancés. Mme D. attendait le premier coup de pioche depuis bien longtemps.
De mon côté, je n’y pensais même plus quand le téléphone sonne.
“Bonjour, c’est Mr D., à l’appareil.
Il avait ce côté un peu abrupt et direct des types de l’industrie que j’aime tant.
– Vous allez bien ?
– Moyen, moyen. La police est chez moi.
– La police ?
– Oui, la police judiciaire.
– Comment ça la PJ ? Mme D. a cédé à ses pulsions avec Mme L. ? Répondis-je, goguenard vu qu’elles se crêpaient le chignon comme deux lionnes affamées sur un cuissot de springbock.
– Arrêtez vos railleries, Mr V. ! On a trouvé un type.
– Un type ? Mais où ?
– Mon maçon a commencé à dépiauter le “fameux mur” à la masse. Et des briques se sont effondrées sur 70 cm de large, découvrant une cavité d’1m50 de haut, environ.”

La précision de l’industriel …

“Et bien, dans la cavité, y a un type, enfin ce qu’il en reste. Je vous dis pas la tête de mon épouse. Elle voulait être là pour lancer le chantier … Quelle tuile, alors ! J’ai crû qu’elle allait défaillir : elle était juste en face de la cavité quand les briques sont tombées …
Les gars de l’identité judiciaire sont en train de faire les relevés mais il semble être là depuis un bon siècle.”

La cavité, relativement sèche, avait conservé le corps quelque peu momifié et les restes de vêtement permirent de dater la mort vers le début du 20ème siècle.

Selon le policier, hilare, probablement, un amant découvert par un mari jaloux et radical dans la résolution de conflits conjugaux … 🤣

En attendant, Mme. D. était plus trop motivée pour profiter de sa belle cuisine américaine, de peur de croiser l’ectoplasme de l’amant éconduit, lors d’une montée en neige ou d’une flambée à l’armagnac … 👻

Par Christophe V.