Lors du premier confinement lié à l’épidémie COVID 19, une copropriétaire d’un immeuble du 6iéme arrdt de LYON m’a appelé, car elle entendait signaler au syndic de copropriéte la présence d’odeurs désagréables de plus en plus présentes dans son appartement.
De même d’autres copropriétaires m’ont fait savoir qu’ils subissaient des nuisances sonores, de la musique très forte avec des éclats de voix qui se faisaient entendre de plus en plus fréquemment la nuit.
Après investigations faites in situ j’ai découvert que le local commercial situé en pied d’mmeuble, loué par un club de bridge avait été reconverti en boîte de nuit clandestine et l’évacuation du fumoir improvisé au fond du local donnait directement dans l’appartement de la voisine au 1er étage.
C’est donc une véritable petite entreprise dédiée à la débauche de la jeunesse dorée du quartier, qui avait été installée dans ce local délaissé par le club de bridge !
Alcool et autres substances illicites ayant investi les lieux, une intervention des forces de police a été nécessaire pour mettre un terme à cette exploitation clandestine et ramener ainsi la tranquillité au sein de la copropriété.
Catégorie : Relations de voisinage
Local poubelles
J’aime descendre mes poubelles… On trouve de tout dans le local poubelles. Souvent les gens déposent à côté ou au-dessus d’une poubelle qui va rester ouverte, comme pour dire « servez-vous, c’est gratuit ! » ou « j’ai honte de jeter cette chose qui est encore en bon état, s’il vous plaît, donnez-lui une chance de servir à nouveau ! ».
On a tous beaucoup de difficultés à nous séparer de choses qui pourraient encore servir. On culpabilise en pensant à l’empreinte carbone, mais franchement, je n’ai pas de place pour tout conserver. Mon excuse : J’habite en centre-ville de Lille, un 45 m2 et la tentation est grande pour les achats ; Je suis entourée de commerces. Il faut donc régulièrement se séparer de choses qui n’ont pas encore eu le temps de souffrir de l’obsolescence programmée afin de pouvoir ramener de nouveaux objets futiles qui encombreront l’espace déjà réduit.
Il est difficile de donner. Je vois de suite le calcul qui s’opère dans la tête de celui qui finalement va refuser « je n’en ai pas besoin » ou « j’en ai plein à la maison »… En fait, mon objet n’a pas assez de valeur pour lui. Alors il rejoint les poubelles du sous-sol. J’y descends quand il n’y a plus de mouvements dans la résidence.
L’objet aura une 2iéme chance si on le dépose à la vue de tous. C’est le lieu de recyclage des grandes villes !
Oui, vous avez compris, c’est le local poubelles que le concierge s’évertue à conserver propre, ordonné.
L’affiche « ne pas déposer d’encombrants sous peine de poursuite » nous nargue. Je fais comme les autres résidents : je la regarde mais je dépose quand même des objets à côté !
Bien sûr, il faut s’assurer que le concierge ne traîne pas dans les parages !
Je connais son emploi du temps et je sais quels jours je peux descendre mes poubelles sans tomber sur lui.
J’ai honte, pourtant, de descendre mes poubelles. J’ai peur de croiser le regard dégoûté d’un voisin ou constater qu’il épluche ma poubelle sous tous les angles afin d’y déceler une part intime de mon être. Je ne veux pas non plus croiser le concierge et qu’il devine que je ne fais pas le tri sélectif !
J’imagine ses petits yeux qui scrutent le sol, et je prie pour que ma poubelle ne goutte pas !
Je l’ai tellement remplie, qu’elle est très lourde et odorante. Je me promets à chaque fois, d’être plus courageuse et de descendre plus régulièrement cette poubelle mais il m’est souvent arrivé de rebrousser chemin, car arrivant au bout du couloir, j’entendais l’ascenseur s’arrêter à mon étage !
Arriver sans avoir croisé qui que ce soit, est un challenge et là, commence enfin les festivités : ma poubelle déposée, je regarde tout autour ce qui pourrait m’intéresser : il y a des jouets, du linge, des meubles, des bouquins… Il faut faire vite, et pas le temps de regarder si l’objet est en parfait état. Je prends, je le rebazarderai si besoin !
L’épreuve de la remontée dans mon appartement est aussi un parcours du combattant mais je suis organisée et j’ai avec moi un sac de course qui me permet de cacher ce que je remonte.
Faudrait pas croiser l’ancien propriétaire de la babiole que j’ai récupérée !
Je me donne bonne conscience lors des étrennes : Quand j’offre un petit billet au concierge !
Mais en moi-même je lui reproche de trop bien entretenir le local poubelles, car parfois, il n’y a rien et je remonte bredouille. Il a gâché ma soirée !
Au feu les tartines brûlent
Par une belle journée de juin, présent dans mon logement en train de réaliser différentes tâches ménagères fenêtres ouvertes, c’est alors que je sens une forte odeur de brûlé qui semble provenir de l’appartement de l’étage inférieur, occupé par une dame âgée à mobilité réduite et particulièrement sourde (détail important). Au bout de quelques minutes, avec cette odeur de brûlé persistante, une alarme avec un son stridant retentit et je prends véritablement concience que la situation critique concerne bien l’appartement de cette dame. Je suis donc descendu trés rapidement d’un étage et aprés avoir appuyé de longues secondes sur la sonnette, sans réponse je me suis mis à tambouriner à la porte. C’est après un certain moment que la porte s’est entrouverte et que j’ai trouvé l’appartement complètement envahi de fumée, ce qui m’a fait tousser. A 16h00, heure du goûter je découvre dans la cuisine des tartines de pain d’un noir absolu et le grille pain soupirant de fumée. En même temps le détecteur de fumée hurlant à n’en plus finir, je suis monté sur une chaise pour le neutraliser, puis j’ai ouvert en grand toutes les fenêtres à proximité du grille pain. Ma voisine étant tétanisée par l’évènement, une fois la fumée dissipée, j’ai rassuré cette dame en lui disant que tout allait bien et lui ai fait remarquer que ma présence dans l’immeuble avait permis de la secourir.
Moralité : il important d’apporter une réelle attention à notre voisinage, surtout auprés des personnes les plus fragiles et vulnérables. On peut imaginer qu’en d’autres circonstances cet évènement sans dommage corporel, aurait pu être bien plus grave pour les occupants de l’immeuble.
Quand l’amour frappe à la porte…
Une de mes voisines âgées avait un chat de 12 ans : Maurice dit Momo. Un jour en discutant avec elle elle me dît que quand elle partait en vacances ou devait partir pour ses hospitalisations (elle était malade et hospitalisée au moins 3 ou 4 fois dans l’année) c’était compliqué pour elle de trouver quelqu’un pour s’occuper de Momo.
Aimant les animaux et plus particulièrement les chats je lui avais donc proposé de m’occuper de lui durant ses absences. C’est comme ça que j’étais devenue la nounou officielle de Momo. Pendant 3 ans quand ma voisine s’absentait je venais lui donner à manger, jouer avec lui et le câliner.
Ma voisine était hospitalisée de plus en plus souvent car sa maladie empirait. Jusqu’au jour ou malheureusement elle est décédée.
Elle n’avait plus de famille, si ce n’est sa sœur âgée de 87 ans qui vivait en EHPAD et ne pouvait malheureusement pas prendre Momo avec elle.
C’est donc tout naturellement que je lui ai proposé de garder Momo que j’aimais déjà comme mon chat.
Depuis il coule de vieux jours heureux avec moi et à plus de 15 ans est encore en pleine forme.
Je l’aime de tout mon cœur, au moins aussi fort que feu sa maîtresse.
Origine atypique d’un sinistre
J’ai toujours grand plaisir à raconter cette anecdote, vécue il y’a prés de 20 ans.
Un copropriétaire se plaignait d’une auréole sur le plafond du salon de son logement dans un immeuble haussmannien.
Des recherches de fuite avaient été engagées dans l’appartement de l’étage supérieur et après avoir sollicité 3 plombiers sans aucun résultat probant quant à l’origine, dans le cadre d’une expertise en recherche de responsabilité, une décision a été prise de déposer partiellement un magnifique parquet en point de Hongrie, sous l’œil avisé de l’expert.
Lors de la dépose du parquet, l’expert s’est accroupi car “le marin” dégageait une légère odeur d’ammoniaque à un endroit bien précis.
C’est ainsi que nous avons compris que l’origine du sinistre était tout simplement lié aux urines du magnifique Berger Malinois du voisin de l’appartement du dessus, qui marquait régulièrement son territoire dans la zone des plantes vertes du salon de son maître.
Dans ce sinistre, la relation de cause à effet particulièrement atypique, est apparue des plus surprenante.
Réveil pieds dans l’eau
Un matin dés 9 heures Mr O propriétaire d’un studio en Résidence de loisirs sur la commune de MANDELIEU, joint par téléphone Mr H le gestionnaire de la copropriété.
Il l’informe qu’en allant prendre sa douche, il a constaté une présence anormalement importante d’eau au sol de sa salle de bains et qu’en portant son regard au plafond, apparaissait un impressionnant goute à goute à l’emplacement du luminaire.
Immédiatement Mr H demande à son interlocuteur si il a pris soin de se rapprocher de l’occupant de l’appartement de l’étage supérieur.
Mr O répondant par la négative, aussi le gestionnaire lui reprocha tout naturellement de ne pas prendre l’initiative de monter d’un étage, afin de déterminer avec son voisin l’origine de ce sinistre DDE, alors que vraisemblablement il est comme de nombreux internautes, en relation avec des individus à l’autre bout du monde.
Vue panoramique à 360°
Dans l’ouest Lyonnais, Mr T. copropriétaire occupant un appartement au dernier étage d’un immeuble de bonne qualité, insatisfait de la vue que lui offrait son balcon, sur la ville de LYON, s’est autorisé de manière la plus singulière à installer des chaises longues sur la toiture terrasse inaccessible de l’immeuble.
Interrogé sur sa démarche surprenante, Mr T. s’est tout simplement contenté de répondre que son installation lui avait permis de mieux apprécier le feu d’artifice du 14 Juillet, tiré depuis la colline de FOURVIÉRE.
Si l’auteur de cet acte à la fois dangereux et illicite a engagé sa responsabilité, au regard des dispositions relevant de l’utilisation des parties communes il en reste pas moins répréhensible.
Sabrina B
La gardienne habite au 7iéme
Les hommes en noir quittaient la loge. L’exiguïté des lieux aidant, ils avaient dû hisser la bière à la verticale, à la façon d’un mât de bateau, pour la faire passer par la nasse de la porte. Pas très orthodoxe, mais à la guerre comme à la guerre ! Mortel, ce petit couloir étriqué, se terminant en un sévère coude qui ne transigeait pas avec le respect dû à une défunte… Durant un temps, les employés des pompes funèbres avaient pensé sortir le cercueil par la fenêtre, mais l’échafaudage du ravalement dressé tels les barreaux d’une prison, avait rapidement tué cette idée. Assurément, cela aurait pu être une belle sortie pour la brave A…., qui tous les matins, dès que le jour pointait dans le ciel, y agitait son chiffon à la façon d’un oriflamme, comme si la copropriété attendait ce signal pour s’ouvrir de nouveau à la vie. La native de Lisbonne avait échoué à Paris, au seuil de sa trentaine ; comme elle le disait avec une pointe d’accent : « j’ai quitté le Tage pour six étages ! » Chacun des résidents récompensait d’un sourire sa plaisanterie préférée, même si elle avait tendance à en abuser ; A mettait tellement d’énergie et de joie de vivre dans la « copropriété des O… » qu’ils lui pardonnaient son humour un peu lourd, à l’instar de sa démarche devenue moins assurée avec l’âge. Elle était l’âme des « O… ». Nul habitant n’avait le souvenir d’avoir connu d’autre officiante dans la loge. Elle était la vestale de la résidence, la préservant bec et ongle des fâcheux de tous poils tentant de s’attaquer à sa quiétude – certains matous et autres durs à la petite semaine se souvenaient encore avec émotion, de son coup de balai qui, s’il savait rendre étincelante la propreté des parties communes, était tout aussi habile à chasser les importuns. Pour A…, poussière et enquiquineurs : même combat ! La lutte d’une vie ! Les occupants des quatorze appartements étaient sa famille ! Elle les aimait comme le mari qui l’avait quittée… il y a cinq ans déjà, emporté par un cancer du poumon, et les enfants qu’elle n’avait connus qu’en rêve ! C’était cela, A…, un cœur en or et sur la main, et une gentillesse qui n’était battue en brèche que par son affection affirmée pour la cuisine Lisboète dont elle se faisait un plaisir à régaler sa petite « tribu », le jour de la « fête des voisins »…
Mais ce matin de mars, la grande timonière des O… n’était plus et sortait de l’écrin de sa loge par la petite porte, debout dans sa caisse de sapin. Sitôt le seuil franchi, les deux employés des pompes funèbres redonnèrent à feu la concierge, une position horizontale. Puis le petit cortège funèbre s’engagea dans la cour où, regroupés dans leur chagrin, les copropriétaires rendaient un dernier hommage à celle qui avait su, vingt-cinq ans durant, insuffler la douceur qui baignait la résidence en y incarnant la gentillesse personnifiée. Au même moment, une couronne d’oiseaux se forma au-dessus d’eux, comme pour accueillir la belle âme qui n’allait pas tarder à rejoindre les cieux.
Un mois et demi et trois corps d’état plus tard, l’immeuble comptait une famille de plus. La foncière possédant l’immeuble avait eu la riche idée de transformer la loge en un appartement supplémentaire ; les électriciens, les peintres et les plombiers avaient transformé l’antique repaire de la gardienne en un deux-pièces qui avait rapidement trouvé acquéreur. Dans le 15e arrondissement, à quelques encablures de la Seine, les logements partaient comme des petits pains ! Les administrateurs s’étaient frottés les mains, le toilettage de l’ensemble ne constituant qu’une goutte d’eau du beau bénéfice retiré. Les « anciens » des « O… » n’avaient pas vu d’un mauvais œil ce changement ; les nouveaux venus étaient discrets et ne mettaient pas à mal la quiétude de la copropriété. Deux mois après leur installation, très peu avaient eu l’occasion d’entrevoir le couple qui y avait élu domicile, et encore plus rares étaient ceux qui avaient pu s’entretenir avec eux ou échanger avec la jeune femme, laquelle, à moins d’être une mangeuse compulsive, semblait porter la promesse, qu’un jour prochain, un « oisillon » éclorait dans l’ancienne loge d’A…. Un autre événement passa pratiquement inaperçu : le local du dernier étage, sous les toits, ancienne remise servant de réserve à la gardienne pour les produits d’entretien, avait été aménagée en un logement ; décrit comme « studio coquet » dans l’annonce, en d’autres temps on l’aurait qualifié plus prosaïquement de « chambre de bonne »… Une jeune étudiante en mathématiques, V…, originaire de Bulgarie, en était devenue locataire.
En dehors de ces nouveaux arrivants, on ne peut plus opposés dans la mesure où ils étaient localisés aux deux points les plus extrêmes de l’immeuble, rien de notable à signaler. Le calme régnait toujours en maître dans les étages, rien n’avait changé… Une chose toutefois : on n’entendait plus le grand rire d’A… à la porte de sa loge, avec toujours une attention aimable ou une bonne histoire à raconter en guise de mot d’accueil aux « drôles d’oiseaux » (c’est le petit nom qu’elle avait donné aux résidents !) qui regagnaient leur « nid » ; le soir, à l’issue d’une journée de labeur, c’était devenu une sorte de petit rituel, la gardienne distribuait à chaque nouveau « rentrant » un petit mot gentil, lequel en profitait pour discuter quelques minutes, et le suivant qui revenait du travail se joignait alors à eux. Depuis son départ pour d’autres cieux, ces moments où l’on parlait de tout et de ces petits riens qui font la convivialité, avaient disparu, et dès lors, une fois la porte d’immeuble franchie, chacun rejoignait son logement pour se calfeutrer dans son petit quant-à-soi égoïste. À part cela, la résidence était bien entretenue, il n’y avait rien à redire. Le nettoyage des parties communes était à présent assuré, aux aurores, par la société spécialisée « A… H… », deux fois la semaine ; les résidents matinaux auraient bien été incapables de reconnaître les employés revêtus d’une combinaison et d’un masque d’une blancheur clinique, lesquels d’ailleurs n’étaient jamais les mêmes. Un esprit chagrin aurait pu faire remarquer que les cuivres de la porte d’entrée étaient moins rutilants, que l’escalier n’était plus parfumé, que les pots à chaque étage avaient troqué leur bouquet contre des parapluies – A… mettait un point d’honneur à ramener des fleurs du marché dont elle décorait l’escalier comme si c’était sien. Un Sherlock Holmes en herbe aurait pu également remarquer que, progressivement, des araignées s’étaient infiltrées pour y monter une filature clandestine dans quelques encoignures reculées, et que des chats indisciplinés en profitaient désormais pour doter la cour d’entrée de moulages artisanaux qui restaient exposés plusieurs jours avant que les « A… H… » n’accomplissent leur numéro de magiciens de la propreté. Mais à part cela, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. « Les Oiseaux » étaient calmes… dramatiquement calmes pour « Mémé B… ; avec le départ d’A…, la vieille dame du 4e avait perdu sa meilleure partenaire de discussion, et une fois la semaine, la folle partie de rami, en fin de soirée, qui se terminait invariablement par un petit verre de porto dont A… lui ramenait chaque rentrée de septembre, deux bouteilles du pays, après un séjour estival chez les siens ; en échange, la nonagénaire concoctait un gâteau de sa Bretagne natale. Chacune oubliait alors, l’espace de deux heures, quelques fois plus, son veuvage et son cortège de fantômes qui les hantaient la nuit venue. Dorénavant, Mémé B… devait se rendre à la pharmacie y faire le plein du traitement auquel son médecin l’avait abonné ; auparavant, A… lui rendait ce petit service, qui donnait toujours lieu à un petit verre et l’occasion de retrouver, chez l’autre, un semblant de famille. La Lisboète lui faisait également ses courses. Depuis, la retraitée du 4e se faisait livrer moyennant un supplément ; le petit apprenti était bien gentil, mais une fois l’argent récupéré, il filait vers une autre cliente ; elle savait à peine comment il se prénommait, au bout de trois mois de bons et loyaux services. Et puis un jour, en revenant de porter sa commande chez l’épicier, Mémé B… tomba dans l’escalier. Comme les nettoyeurs « A… H… » étaient intervenus la veille – ne repassant que dans trois jours – et qu’on se trouvait en plein « pont » de l’Ascension, que d’aucuns transformaient en « viaduc », la résidence était vide… La vieille dame resta sur le carreau dix heures durant à se morfondre de douleurs autant que d’angoisses, croyant sa dernière heure arrivée… Elle en était à son cinq millième Ave Maria récité dans sa tête, lorsqu’un petit miracle se produisit… Soudain, un bruit retentit des profondeurs. Mémé B… reprit espoir. Et en cherchant à se redresser, arracha à ses entrailles un cri de douleur qui fit écho dans tout l’escalier. Des bruits résonnèrent ; on montait les marches ! Subitement, la vieille dame vira à la couleur du marbre de l’entrée. Et si on venait pour la violenter ? Lui faire du mal !… Ou pire encore… On en entendait tellement sur les chaînes d’info – son unique famille : pratiquement les seules voix qu’elle entendait ; parfois, la vieille dame parlait à l’écran, feignant de croire que la journaliste, en face d’elle, dans la petite lucarne, lui « répondait »… Les pas de l’inconnu(e) dans l’escalier se précisaient. Ils étaient tellement sonores que la vieille dame se demanda s’ils n’étaient pas deux ? Une bande ? Venue pour… lui faire son affaire !
– Ma pauvre ! Surtout ne bougez pas. Vous risqueriez d’aggraver la situation.
V… composa sur son portable le numéro des pompiers. Cinq minutes plus tard, elle était assise dans l’ambulance, à côté de Mémé B…, comme elle l’aurait fait avec sa grand-mère restée en Bulgarie, et qui lui ressemblait un peu. Un mois et demi durant, l’étudiante étrangère, dès qu’elle avait un moment disponible, rendit visite à Mémé B… à l’hôpital ; ce furent ses seules visites. La nonagénaire lui parla – elle n’avait personne d’autre… – et bientôt, elle s’attacha à elle comme si celle-ci avait été sa petite fille – elle n’avait pas revue depuis quatre ans la sienne exilée dans un ranch, au Mexique. De simple visite de quelqu’un venant prendre de ses nouvelles, Mémé B… finit par guetter ses venues comme on le fait envers quelqu’un auquel un attachement vous lie ; de son côté, V… aimait bien sa « mamie française » ! Au bout d’une semaine, la retraitée lui confia ses clés, et l’étudiante, en plus des visites quasi-quotidiennes à la malade, de ses cours, de ses devoirs à rendre, de ses travaux en sous-groupe, de ses examens et d’un semblant de jogging devenu une peau de chagrin parmi son emploi du temps, passa deux fois la semaine dans l’appartement de la nonagénaire arroser ses fleurs.
Un jour, en sortant de chez elle, V… aperçut, son voisin du dessous en train de descendre sa poubelle. Le vieux monsieur marchant sur son lacet trébucha lourdement et son sac se répandit au sol. Une cinquantaine de boites de conserve formèrent bientôt un tapis ferblanté. Malgré l’heure de son amphi qui approchait, V… se baissa pour l’aider.
– Ne vous occupez pas d’un vieux maladroit, sourit-il sous une petite moustache blanche un peu ridicule, à la façon d’une tâche de lait qu’il aurait omis d’essuyer à l’issue de son petit-déjeuner.
– Je vous en prie. On est voisins, quand même ! Mais pourquoi toutes ces conserves ?
– J’ai du mal à me déplacer et n’arrive plus à aller aux halles pour des légumes et des fruits frais… Pourtant j’aimais ça, j’étais cuisinier, un bon… dit-il nostalgique. Alors, je me fais livrer des boîtes…
Le lendemain, avant d’aller en cours, V… se leva plus tôt et se rendit au marché. Vu l’heure matinale, elle n’osa pas sonner et déposa un cageot empli de belles tomates, de courgettes, de poivrons et de poires devant la porte de l’ancien maitre-queue. Le soir même, C… la guetta ; comme il ne savait pas à quelle heure la jeune fille rentrerait, il s’installa devant sa porte sur un pliant de camping et sacrifia à son péché mignon des mots-croisés pour tuer le temps.
– Vous voilà ! Cela fait longtemps qu’une femme ne m’avait pas fait attendre ! la taquina-t-il.
– Excusez-moi, répondit V…, surpris de trouver son voisin sur le palier, qui plus est endimanché ; elle ne l’avait aperçu que dans une antique robe de chambre. Vous vouliez me dire quelque chose ?
– Un grand Merci !!! dit-il en l’agrippant de force et en lui appliquant deux baisers sur les joues.
– Ce n’est rien, je vous assure.
– Il faut me dire combien je vous dois ?
– Je ne me souviens pas, mentit-elle. Je vous l’offre.
– Eh quoi encore ? Pour que tout l’immeuble croit que je me fais entretenir ! D’autant que comme vous me semblez venir de l’étranger, vous ne devez pas être très argentée !
– J’ai une petite bourse d’études, avoua-t-elle. Je dois faire attention… mais ça va.
– Allez, pas d’histoire. Venez à l’intérieur, je vais vous régler.
V… avança. À peine eut-elle pénétré dans l’antre du vieux cuisinier que celui-ci ferma la porte à clef ! L’étudiante le regarda inquiet. Dévoilant un charmant sourire, il la rassura et l’invita à passer dans la pièce principale. Eblouie, V… y découvrit une table dressée avec une nappe blanche sur laquelle étaient disposés de belles assiettes et des couverts aux tons argentés – à défaut de l’être. V… se régala. L’ancien cuistot avait mis les petits plats dans les grands pour concocter le meilleur dîner auquel la jeune femme ait jamais goûté. Leur tête-à-tête dura trois longues heures. C… lui narra ses années passées à œuvrer dans quelques-unes des meilleures tables de la capitale ; ensuite, une pointe de nostalgie dans la voix, V… raconta sa Bulgarie natale qui lui manquait… et où elle ne revenait qu’une fois l’an, n’ayant pas les fonds pour financer plus de dépenses de transport. Au moment de se quitter, C… lui avoua qu’il avait fermé à clef derrière elle, de peur qu’elle refuse de rester dîner !
Lorsqu’elle revint de l’hôpital, pour remercier V…, Mémé B… l’invita à dîner. Décidément, la jeune Bulgare ne connaissait guère de temps mort après l’université et avait un planning de soirées presque aussi rempli que le carnet de bal d’une princesse ! Mais elle s’arrangea, utilisa tous ses temps morts. Pour elle, il était aussi important d’honorer les invitations de ses gentils voisins que de partager du temps avec ce qui commençait à constituer une sorte de « famille de substitution ». La deuxième fois qu’elle retourna chez Mémé B…, c’est elle qui fit la cuisine, elle y tenait. Elle lui fit découvrir le tarator (soupe froide traditionnelle) et des poivrons farcis. La vieille dame était aux anges. Et demanda à V… de lui faire le plaisir d’un autre dîner. La jeune Bulgare accepta. Après avoir fait mijoté son frichti la veille, entre un devoir à rendre et un partiel à préparer, elle descendit avec ses gamelles chez sa nouvelle amie. En ouvrant, elle eut la surprise d’y découvrir également C… ! Le matin, la vieille dame arrêtée dans l’escalier pour ralentir son cœur capricieux, y avait croisé le cuisinier qui descendait, également en proie à la fatigue dès qu’il faisait des efforts. Et de fil en aiguille, l’une dit « heureusement que la jeune locataire du septième m’aide à faire les courses » qui trouva en écho « ah bon ? Moi, elle m’apporte des légumes du marché ! ». Avant de conclure de concert, dans un beau duo à la synchronicité parfaite : « C’est une perle, V… ! ». La vieille dame avait alors proposé à C… de se joindre à eux, le soir-même. Pour la seconde fois depuis longtemps, l’ancien cuistot avait revêtu son habit de fête après avoir pris soin d’enlever les boules de naphtalines des poches. En l’apercevant, V…, eut un moment de surprise, un sourire, puis la stupeur s’empara d’elle lorsqu’elle comprit que Mémé B…, dans le plus grand secret, l’avait invité à partager leur dîner.
– Mais je n’ai préparé que pour deux… s’excusa l’étudiante.
– Quand il y a en a pour deux, il y en a pour trois… c’est bien connu ! s’esclaffa le vieux bonhomme. Pas besoin de faire des études pour savoir cela !
– Je ne peux pas cuisiner pour quelqu’un dont c’était le métier ! tenta V… en ultime argument.
– Cela a intérêt d’être à la hauteur ! s’amusa C… qui rappela son grand-père à l’étudiante : même sourire, malice identique dans le regard.
Une heure plus tard, V… concluait ses spécialités bulgares par du rakya (eau de vie que son père fabriquait au pays). Avant de lui décerner « un 10 sur 10 pour l’ensemble de son œuvre culinaire », l’ancien cuisinier demanda de bisser la boisson alcoolisée (« C’est un petit verre… on n’a pas le temps de sentir le goût du fruit… » justifia-t-il, la prunelle en feu). Les trois nouveaux amis prirent l’habitude de se réunir une à deux fois le mois, chez l’un ou chez l’autre des résidents « historiques » des « Oiseaux » ; la chambre de V…. était trop petite pour faire l’affaire.
Un autre jour, V… aperçut une femme en pleurs près des boites à lettres. Elle la réconforta. Apprenant qu’un colis très important arriverait le lendemain et que la résidente était désespérée car elle avait un rendez-vous en province, la jeune Bulgare lui proposa de s’en charger à sa place.
Un soir, V… entendit toquer à sa porte. Personne ne venait jamais la voir et les travaux dirigés de la faculté se déroulaient toujours chez une de ses camarades disposant de plus de place. C’était la voisine de palier et amie de la locataire pour laquelle l’étudiante avait réceptionné le paquet. Elle venait demander à V… si elle pourrait donner des cours de soutien à son fils aussi hermétique aux mathématiques qu’un séminariste aux joies de la chair… moyennant rémunération, bien entendu !
Les jours passant, il n’eut bientôt plus aucun occupant de l’immeuble pour lequel V… n’ait pas, d’une façon ou d’une autre, rendu quelque service, à titre gracieux, la plupart du temps.
Le 14 février, elle permit au jeune couple du rez-de-chaussée habitant l’ancien repaire de la gardienne, de passer une soirée en amoureux, en s’occupant de la garde de leur bébé.
Et pour la Fête des Voisins » – contrairement à l’édition précédente où avec la défection d’A…, « Les Oiseaux » avaient brillé par leur absence à ce rendez-vous annuel de la convivialité –, V… proposa de préparer des spécialités bulgares aidé par l’ancien chef cuisinier devenu, pour l’occasion, son « arpète » de luxe. Grâce à cette initiative, après autant de mois à s’ignorer les uns les autres que l’ancienne gardienne avait rejoint sa dernière demeure, les résidents retrouvèrent le plaisir d’être ensemble ; pas qu’ils ne s’aimaient plus, mais pris dans la routine de l’existence et A…, la « grande animatrice » n’officiant plus, chacun avait laissé l’égoïsme reprendre le dessus, ne pensant le soir venu qu’à retrouver le confort de sa petite vie. Ils se redécouvrirent, et les jours suivants se reparlèrent.
Un soir, une petite délégation se rendit au dernier étage. Entendant frapper à sa porte, V… enfila un gilet en vitesse. Qui pouvait venir la voir ? Elle pensa aussitôt à C… ou Mémé B…. Peut-être l’un d’eux était malade et avait besoin d’elle ! Elle avait son partiel à préparer, mais tant pis, elle irait à la pharmacie de garde ! Elle dormirait moins cette nuit… en espérant que le sujet du demain tomberait sur un chapitre qu’elle aurait révisé ! Effectivement, c’était Mémé B… mais aussi C… qu’elle aperçut ensuite… et également tout un tas de personnes ! Jamais le petit couloir n’avait connu autant de monde à la fois ! Que lui voulait-on ?… Et soudain, elle comprit ! Elle apprenait mieux en marchant, y compris à une heure avancée de la nuit. Elle devait les déranger, et ils étaient venus en délégation lui intimer de partir ! Qu’allait-elle devenir ? Elle était à un mois de l’examen final !…
– Je suis désolée, s’excusa-t-elle. Promis, je ne le referai pas. Je…
– Au contraire, nous voulons que vous continuez ! s’emporta C…, rouge comme une tomate.
Et avant qu’elle comprenne, tout le monde l’entoura et Mémé B… lui tendit une enveloppe.
– C’est de la part de tous !
Interdite, V… ouvrit et découvrit une petite liasse de billets !
– Ce n’est pas grand-chose, mais cela devrait vous permettre d’aller cet été en Bulgarie, dans votre famille. On s’est tous cotisés. Avec ce que vous faites pour chacun d’entre nous, c’est bien normal !
– Je suis désolé… je ne peux pas vous faire entrer tous pour vous offrir un peu de rakya !
– Il est bon pourtant ! s’exclama C… sous le regard courroucé de Mémé B….
– Vous ne tiendriez pas en totalité… et en plus, je n’ai que trois verres, dont un ébréché…
De ce jour, les résidents prirent l’habitude de se retrouver pour un grand repas chez l’un, chez l’autre, chaque bimestre ; certains apportaient des plats, d’autres la boisson, des chaises, des couverts. Lorsque l’appartement était trop petit, on laissait les portes ouvertes des appartements se faisant face et on installait aussi une table sur le pallier ! Ces soirs là étaient réservés aux « drôles d’oiseaux » et pas question de les déranger ; on prenait soin de fermer à double tour la porte d’entrée en bas.
Émue de leur gentillesse, V… chercha encore plus à rendre service aux personnes seules, malades, aux plus âgées, aux jeunes couples ayant besoin d’une baby-sitter pour leur permettre, l’espace d’une soirée, de retrouver un peu d’intimité dans un petit restaurant ou une séance de cinéma. Bien qu’elle commença par refuser, les résidents lui donnèrent un peu d’argent pour son rôle de « gardienne des oiseaux ». Ils avaient trouvé une perle… et elle, une seconde famille !
Remuée au plus profond d’elle-même, elle réfléchit comment remercier tous les résidents de leur générosité. Au cours d’un dîner mensuel, elle leur fit part de résolutions, lesquelles furent votées à l’unanimité ! Parmi celles-ci, la création d’une AGE trimestrielle : ces Assemblées Générales d’Entraide étaient destinées à repérer les résidents qui se trouvaient confrontés à des contraintes ou besoins et à envisager, en miroir, comment leurs voisins pourraient les aider ; cela pouvait aller du lycéen du second qui avait besoin d’être remis en selle en géométrie, au petit couple du troisième désireux d’installer des étagères dans un mur en béton et ne disposant pas d’une percussion à sa perceuse, ou d’une personne alitée qui avait besoin que quelqu’un lui apporte courses et médicaments. Des Indics de copropriété furent également nommés pour repérer les « drôles d’oiseaux » en situation délicate. Pour matérialiser la bonne humeur qui régnait dans la résidence, V…, s’autorisa à transformer les antiques petites plaques « Gaz à tous les étages » en « Ça gaze à tous les étages ! » !
Le bruit strident du réveil déchira le petit matin. G…. l’arrêta d’un geste rageur. Il referma les yeux pour prolonger son songe. Il ne voulait pas en perdre une goutte, le savourer jusqu’à sa dernière gorgée de bonheur ! Cela le changeait des cauchemars horribles où il combattait des robots armés de mitraillettes, était poursuivi par des hordes d’animaux aussi fantastiques que dangereux ! Puis il se leva, se passa longuement de l’eau sur le visage tout en réfléchissant. Et prit alors une décision, une de celles qui change à jamais votre existence et vous forge dans un métal différent des autres : celui d’une personnalité forte vous poussant irrésistiblement à aller jusqu’au bout de vos rêves et à porter ceux-ci sur les fonts baptismaux de la réussite ! Ce n’est pas lorsqu’il serait vieux et bedonnant qu’il serait temps de regretter de n’avoir pas su sauter le pas ! S’emparant de son téléphone, il appela la DRH de l’Administrateur de Biens chez lequel il avait un troisième entretien d’embauche ; celui-ci ne devant être qu’une formalité avant de lui faire signer son contrat. G…. lui signifia finalement ne pas postuler à l’annonce… et crut entendre un hoquet à l’autre bout du fil ! Le soir-même, le jeune homme demanderait à ses parents de lui prêter de quoi louer un local, acheter un ordinateur et une imprimante d’occasion. Puis il se rendrait à la préfecture y déposer les statuts de sa start-up. Son projet était de créer une structure qui aiderait les résidents à mieux vivre entre eux. À la rubrique « secteur d’activité » du formulaire, il indiquerait « Syndic de Convivialité » ! Quant à la dénomination, pas d’hésitation : « la Société des Oiseaux » !
Chute en montagne
Un groupe d’amis en provenance d’Espagne se rend en SAVOIE à la station de MERIBEL MOTTARET altitude 1.750m, pour un séjour de sport d’hiver, au cœur des 3 VALLÉES.
Comme il est souvent d’usage, au cours de leur excellente semaine passée sur les pistes, les individus décident d’organiser une soirée festive, dans l’un des 3 appartements loués dans un même immeuble en copropriété.
C’est donc dans ce contexte d’une soirée animée à l’origine de nuisances sonores relevées à plusieurs reprises par Mr C. gardien concierge et particulièrement bien arrosée que l’un des protagonistes vient, sous l’emprise de l’alcool, à chuter du balcon, sans pour cela être victime d’importants dommages corporels.
De retour dans son pays d’origine ce touriste peu scrupuleux s’est empressé d’engager une démarche pour tenter de mettre en cause, toutefois sans résultat, la responsabilité de l’agence de location et accessoirement celle du syndicat des copropriétaires.
Si la pratique du ski n’est pas sans risque, un comportement inapproprié en dehors des pistes, présente en toute évidence un réel danger.
Rabah C
Dépression à haut risque
C’est au cours d’une banale matinée de travail en 2005, que la Direction de la Régie M. syndic de copropriété d’un immeuble en R+2 en bordure de l’avenue Barthélemy Buyer 69005, reçoit un appel téléphonique du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS), signalant l’intervention sur site d’une unité pour combattre un incendie.
Arrivé sur les lieux du sinistre, Mr R. responsable du service technique de la Régie M. ne peut que constater l’ampleur des dégâts et la présence des pompiers ainsi que des forces de l’ordre, qui procèdent aux premières investigations d’usage.
L’interrogatoire mené par la police auprès des quelques personnes présentes au bas de l’immeuble, révèlera qu’il s’agissait là d’un acte intentionnel. Plus précisément c’est Mme G. jeune femme locataire, qui en instance de séparation et en présence à ses côtes de sa fille en bas âge, a tenté de mettre fin à ses jours à l’aide du gaz.
Si ce fait divers ô combien dramatique à nécessité après expertise d’importants travaux de remise en état des parties communes et privatives, fort heureusement il n’a été déploré aucun dommage corporel.
Au moment où Mme G. a été hospitalisée pour traiter son état dépressif, sa fille quant à elle a été recueillie par ses grands parents maternels.