Ces événements ont eu lieu en décembre 2015 à Toulouse durant les vacances de fin d’année. Mon petit garçon de 5 ans (Mathias) et moi-même, nous nous activions pour préparer Noël, les décorations de l’appartement, l’installation du sapin, les guirlandes sur le balcon, mais pour ce faire nous devions effectuer des allers-retours entre l’appartement et notre box extérieur afin de remonter tous les cartons de décoration. Depuis plus de deux mois, le parking de la copropriété était en réfection complète et y circuler était ardu.
Alors que nous nous apprêtions à remonter le dernier carton, nous aperçûmes un petit chaton qui nous observait. A vrai dire même s’il me paraissait inoffensif et mignon je ne débordais pas d’enthousiasme, le chat de ma grand mère avait ébranlé la confiance que j’accordais aux chats et depuis je me méfiais de ces animaux et je ne m’en approchais que de très loin. Ce petit chat là avait un regard tendre, bleu clair et son pelage était constellé de petites tâches blanches et marrons. Mathias, fou de joie alla le caresser. Le chaton se laissa faire puis à notre stupéfaction il nous suivit. Mathias était ravi, lui qui rêvait d’avoir un chat…
Nous avons laissé la porte du bâtiment ouverte pour voir s’il nous suivait jusqu’à l’appartement et surprise, il accéléra pour nous doubler dans l’escalier et s’assit devant la porte de notre appartement, comme s’il avait deviné où nous habitions. J’expliquai à mon enfant qui voulait garder le petit chat que ce dernier devait certainement appartenir à quelqu’un de la résidence (grossière erreur dont je me rendis compte quelques heures plus tard). Je reconduisis à la porte du bâtiment le petit chaton.
La soirée et la nuit se passèrent et comme prévu en cette matinée de vacances nous allions Mathias et moi au marché de Noël malgré un temps épouvantable, en plus du froid, il tombait des trombes d’eau.
Alors que nous essayâmes difficilement (toujours en raison des travaux du parking qui s’éternisaient) de regagner la voiture, surprise, nous vîmes le petit chaton de la veille qui se dirigeait vers nous. A sa démarche chancelante je compris qu’il n’était pas au meilleur de sa forme. En avançant, il heurta ma jambe comme s’il n’y voyait plus, il tremblait de froid. A cet instant, je me précipitai dans la voiture, pour mettre Mathias à l’abri de la pluie et pour prendre la couverture qui recouvrait mes sièges arrières. Je regagnai le petit chaton et après l’avoir enveloppé, je téléphonai à une amie qui habitait juste à côté de la résidence afin qu’elle m’oriente vers un vétérinaire. Sensible à la situation, elle arriva et nous conduisit le petit chat et moi à l’école vétérinaire de Toulouse.
Arrivés sur place, j’ai confié le chaton aux mains expertes des vétérinaires. Nous devions attendre. Soyez rassuré avant notre départ vers l’école vétérinaire, j’avais pris soin de raccompagner mon fils à l’appartement pour qu’il retrouve son père. La sortie au marché de Noël serait reportée. Après 4 h d’attente dans la clinique, les vétérinaires nous donnèrent un premier bilan de santé, le petit chat était aveugle, beaucoup de taches blanches apparaissaient sur les radiographies de sa colonne vertébrale, son état était inquiétant. Il était visiblement sans foyer et non pucé. J’informai les vétérinaires que je souhaitais l’adopter même aveugle quand son état de santé se serait amélioré. Je dis au revoir au petit chaton qui devait passer la nuit en observation.
Au petit matin, le vétérinaire me téléphona pour m’informer que le chaton n’avait pas survécu. Ravagée par cette nouvelle, je pensa fort à lui et le remercia de m’avoir montré que je pouvais ne plus avoir peur des chats et même mieux, les aimer.
Catégorie : Histoires
Sinistre incendie AG animée
A la suite d’une voiture incendiée dans un parking au sous sol d’une copropriété, j’ai eu pour mission de gérer ce sinistre.
Au bout de plusieurs semaines l’exécution des travaux arrivant à terme, j’ai profité de l’AGO annuelle pour faire un point sur la situation administrative, financière et technique des travaux de remise en état de l’ouvrage endommagé.
J’ai bien entendu convié l’expert, qui se trouve être un monsieur d’un certain âge et assez aigri.
Au cours de l’AG particulièrement animée compte tenue de l’avancement des travaux et de la situation des impayés, l’expert, ingénieur en bâtiment, n’a cessé de faire des remarques désobligeantes au sujet des femmes et leur manque de connaissance sur le plan technique et juridique. Il est à noter qu’à cause de l’incendie la dalle supérieure a perdu de son étanchéité et qu’à ce titre il a été nécessaire de prendre des mesures conservatoires.
Au bout d’une énième remarque de l’expert, la présidente du CS à repris ce dernier en lui rappelant qu’elle est avocate spécialisée en droit de limmobilier (ce qu’il ignorait totalement), en lui disant gentiment à l’oreille :
J’ai deux procédures à votre encontre ou je représente la partie adverse et j’espère être à la hauteur. C’est donc à la suite de cet échange que l”AG s’est terminé dans le calme et la sérénité.
Une bonne heure aprés avoir levée la séance, avec certains copropriétaires, nous étions toujours entrain de rigoler en resassant la scène, au cours de laquelle Mr l’expert avait tenté de faire une comparaison entre les femmes, les tracteurs et la mécanique…..
Je vous laisse imaginer ce joli moment NUTELLA !!!!😊
Ulysse G
Avec le temps va tout s’en va
Dans les années 90, j’étais monteur-réparateur d’ascenseurs, et comme dans de nombreuses interventions j’ai vecu une histoire toute particuliére lors de l’installation dans une copropriété, d’un ascenseur positionné dans la montée d’escaliers d’un bel immeuble ancien Rue de Sèze dans le 6iéme Arrdt de Lyon. Me voila parti pour 30 jours de travaux, au cours desquels je fais la connaissance de M.P. un homme de 92 ans propriétaire du 6iéme et 7iéme étage, à l’origine de l’installation et du financement de cet ascenseur. Je découvre là au fil des jours un homme fort sympathique et drôle, qui me raconte que lorsqu’il a acquis ses 2 appartements il montait les marches quatre à quatre et qu’avec le temps qui passait il rencontrait des difficultés à monter marche par marche les 6 étages, l’appartement du 7ieme étage ayant été transmis à sa fille. Pendant la durée du chantier voyant ce monsieur de 92 ans descendre chaque jour, aller chercher son pain, son journal et relever sa boîte aux lettres, à la fin des travaux j’ai été particuliérement fiére et heureux de pouvoir mettre l’appareil à sa disposition. Mr P. ayant obtenu en son temps l’accord des copropriétaires de faire installer l’ascenseur tout en refusant de participer à son financement, aussi à la demande de M. P. j’ai été contraint de condamner les portes palières de l’ascenseur du 1er au 5ème étage et placer un digicode en cabine pour une utilisation privée, destinée exclusivement au commanditaire des travaux. C’est donc cette situation qui a permis au fil du temps, que les copropriétaires, étage par étage, ont pris conscience de l’intérêt de l’ascenseur et ont décidé de régler leur quote-part des travaux, dans le but que l’ascenseur desserve tous les étages.
C’est là une belle et vraie histoire qui démontre à qui veut bien l’entendre, que c’est cette personne d’un âge avancé qui, par sa surprenante volonté, a amené les copropriétaires à accepter ce nouveau confort, avec pour cerise sur le gâteau une plus-value significative apportée à leur immeuble.
Quand l’amour frappe à la porte…
Une de mes voisines âgées avait un chat de 12 ans : Maurice dit Momo. Un jour en discutant avec elle elle me dît que quand elle partait en vacances ou devait partir pour ses hospitalisations (elle était malade et hospitalisée au moins 3 ou 4 fois dans l’année) c’était compliqué pour elle de trouver quelqu’un pour s’occuper de Momo.
Aimant les animaux et plus particulièrement les chats je lui avais donc proposé de m’occuper de lui durant ses absences. C’est comme ça que j’étais devenue la nounou officielle de Momo. Pendant 3 ans quand ma voisine s’absentait je venais lui donner à manger, jouer avec lui et le câliner.
Ma voisine était hospitalisée de plus en plus souvent car sa maladie empirait. Jusqu’au jour ou malheureusement elle est décédée.
Elle n’avait plus de famille, si ce n’est sa sœur âgée de 87 ans qui vivait en EHPAD et ne pouvait malheureusement pas prendre Momo avec elle.
C’est donc tout naturellement que je lui ai proposé de garder Momo que j’aimais déjà comme mon chat.
Depuis il coule de vieux jours heureux avec moi et à plus de 15 ans est encore en pleine forme.
Je l’aime de tout mon cœur, au moins aussi fort que feu sa maîtresse.
Sobriété énergétique
Au regard du coût exorbitant de l’énergie qui est devenu réalité et du plan de sobriété énergétique annoncé par le gouvernement le 6/10/22, cette histoire doit être prise avant tout comme une
sensibilisation destinée aux copropriétaires, quant à la nécessité d’approcher LA RENOVATION
ENERGETIQUE du bâti dans sa globalité et non de manière partielle.
C’est donc dans cet esprit, qu’un syndicat des copropriétaires, a engagé une étude portant sur un programme de rénovation énergétique globale (Label BBC EFFINERGIE Réno 2009), destiné à un
ensemble immobilier résidentiel construit en 1936 dans le quartier CONFLUENCE 69002 et composé de 36 logements plus 2 locaux commerciaux, répartis sur 2 allées en R-1/R+6, pour une SHON de 2.899 m2, avec pour objectif l’exécution des travaux sur la période 2019/20 :
– Raccordement sur le Réseau de Chaleur Urbain (RCU) avec échangeur à plaques, en
remplacement de la chaudière fioul.
– Pose de robinets thermostatiques sur les corps de chauffe existants.
– Réalisation d’un réseau d’ECS, en remplacement des cumulus individuels.
– Création d’un équipement VMC basse pression.
– Réfection de l’étanchéité de la toiture terrasse avec isolation thermique.
– Ravalement des façades, avec ITE en façades sur cour.
L’opération d’un montant prévisionnel de 1.100.000 € TTC (travaux + frais annexes), ayant bénéficiée d’aides financières ECORENOV, rachat de C2E et autres, c’est au titre de l’aide EcoCités qu’une
campagne de mesures d’évaluation des performances énergétiques a été menée sur 12 mois, du 1/10/20 au 30/09/21.
Les résultats obtenus et consignés dans le rapport dressé par la Sté E. indépendante et spécialiste du sujet, font état de très bons résultats au niveau des consommations et ce en comparaison à d’autres opérations similaires également évaluées par la mesure.
SYNTHESE DU RAPPORT
CHAUFFAGE
L’opération fait partie des plus performantes, avec une consommation de 31% inférieure à la moyenne, en terme d’énergie finale.
PRODUCTION EAU CHAUDE SANITAIRE
Avec des niveaux de puisages situés dans la moyenne, la conso en énergie finale liée à l’ECS est 29% inférieure à la moyenne mesurée sur d’autres bâtiments collectifs similaires, tout en respectant la limite de la température réglementaire liée au risque de légionellose dans la sous-station.
VENTILATION MECANIQUE CONTROLEE (VMC)
L’évaluation de la teneur en CO2 de l’air ambiant dans les appartements est très variable en fonction du logement considéré.
ELECTRICITÉ SERVICES GENERAUX
L’opération compte parmi les 4 programmes de rénovation, avec les plus faibles conso d’électricité. Le poste le plus consommateur qu’est la sous-station est le 2iéme moins consommateur par rapport
à d’autres opérations similaires, 56% inférieure à la moyenne.
CONFORT D’HIVER
La température des logements mesurée est en moyenne de 20,9° C sur la période froide. Bien que supérieure à la température réglementaire de 19°C, elle reste 1°C inférieure à la moyenne mesurée
sur un ensemble de bâtiments collectifs rénovés.
CONFORT D’ETE
Si toutefois les résultats relevés sur l’été 2021 sont globalement bons, il sont à modérer par la relative fraîcheur de cette période estivale, car les données sont beaucoup moins bonnes si l’on prend l’été 2020 comme référence. Des surchauffes peuvent apparaître dans certains appartements.
CONCLUSION
La rénovation énergétique de millions de logements étant un enjeu économique et social majeur, aussi cette opération affichant après travaux une consommation d’énergie finale totale de 122,2
KWh/m2/an, largement inférieure aux 450 KWh/m2/an précisés dans le *Décret 11/01/21, on peut sans aucun doute relever là, l’effort financier consenti par le syndicat des copropriétaires, l’expertise
du syndic de copropriété maître d’ouvrage délégué et féliciter l’ensemble des intervenants, qui ont accompli, un véritable acte solidaire.
*Décret N° 2021-19 du 11/01/21 relatif au critère de performance énergétique dans la définition du logement décent en France métropolitaine, précisant que la consommation d’énergie estimée par le
DPE doit être inférieure à 450 KWh d’énergie par m2 de surface habitable et par an. A noter que cette disposition en vigueur dés le 1/01/23, ne s’appliquera qu’aux nouveaux contrats de location conclus en France métropolitaine, à compter de cette date.
Arnaud D
Origine atypique d’un sinistre
J’ai toujours grand plaisir à raconter cette anecdote, vécue il y’a prés de 20 ans.
Un copropriétaire se plaignait d’une auréole sur le plafond du salon de son logement dans un immeuble haussmannien.
Des recherches de fuite avaient été engagées dans l’appartement de l’étage supérieur et après avoir sollicité 3 plombiers sans aucun résultat probant quant à l’origine, dans le cadre d’une expertise en recherche de responsabilité, une décision a été prise de déposer partiellement un magnifique parquet en point de Hongrie, sous l’œil avisé de l’expert.
Lors de la dépose du parquet, l’expert s’est accroupi car “le marin” dégageait une légère odeur d’ammoniaque à un endroit bien précis.
C’est ainsi que nous avons compris que l’origine du sinistre était tout simplement lié aux urines du magnifique Berger Malinois du voisin de l’appartement du dessus, qui marquait régulièrement son territoire dans la zone des plantes vertes du salon de son maître.
Dans ce sinistre, la relation de cause à effet particulièrement atypique, est apparue des plus surprenante.
Surélever ?
A l’assemblée générale annuelle qui se déroula peu après la visite de l’architecte, j’annonçai la bonne nouvelle : on pouvait envisager de surélever l’immeuble et, grâce à la richesse créée, isoler correctement cette pauvre construction qui grelottait sous le froid de l’hiver et transpirait sous la canicule. Sur les visages des copropriétaires, se peignit d’abord la stupeur. Puis cette expression ennuyée, légèrement craintive, que l’on prend devant une personne complètement siphonnée. Le sentiment général fut que je préconisais un effondrement de l’immeuble. Le bien acquis par chacun, à coups de privations et d’économies, allait être englouti sous les décombres. Je ne jouissais pas de toute ma raison, sans doute. Le syndic consigna poliment, dans le procès-verbal de l’assemblée générale, que les copropriétaires avaient entendu une communication sur la surélévation et l’isolation et qu’il avait été décidé de ne pas y donner suite.
Je rendis néanmoins visite, à la Mairie, à l’adjoint chargé du logement, pour tenter de lui faire partager mon enthousiasme. Il prit un air rêveur et, quelques semaines plus tard, m’envoya un courriel lugubre : il avait consulté un sien ami, architecte, qui lui avait déclaré que les surélévations étaient considérées comme dangereuses, de nature à compromettre la solidité des constructions. On avait signalé des fissures considérables dans certains immeubles qui avaient cru faire des miracles. Les assurances avaient refusé de couvrir les dégâts. Les malheureux suréleveurs avaient été condamnés à payer jusqu’à la fin de leur vie les dommages qu’ils avaient causés. Dans ce contexte, il croyait devoir me suggérer de ne rien faire et de ne pas m’obstiner dans mon projet.
Florence C
Réveil pieds dans l’eau
Un matin dés 9 heures Mr O propriétaire d’un studio en Résidence de loisirs sur la commune de MANDELIEU, joint par téléphone Mr H le gestionnaire de la copropriété.
Il l’informe qu’en allant prendre sa douche, il a constaté une présence anormalement importante d’eau au sol de sa salle de bains et qu’en portant son regard au plafond, apparaissait un impressionnant goute à goute à l’emplacement du luminaire.
Immédiatement Mr H demande à son interlocuteur si il a pris soin de se rapprocher de l’occupant de l’appartement de l’étage supérieur.
Mr O répondant par la négative, aussi le gestionnaire lui reprocha tout naturellement de ne pas prendre l’initiative de monter d’un étage, afin de déterminer avec son voisin l’origine de ce sinistre DDE, alors que vraisemblablement il est comme de nombreux internautes, en relation avec des individus à l’autre bout du monde.
Moi, syndic ?
Je m’ouvris de mes difficultés à un personnage, que j’entretenais, de loin en loin, de mes tentatives. « Eh bien, me dit-il un jour, avec le ton que Napoléon devait employer avec ses soldats sur le pont d’Arcole, changez de syndic ! ».
Ah, c’était simple, vraiment ! Changer de syndic. En trouver un autre. Et où le trouver ? Cet organisme associatif pouvait peut-être m’aider ? Je pris donc rendez-vous auprès de la permanence juridique de l’association, un jeudi matin (encore une demi-journée de congé annuel consommée…). Plusieurs permanenciers recevaient, dans de petits bureaux à peine isolés, des copropriétaires qui composaient tout l’arc-en-ciel, toutes les nuances, toute la palette du désarroi. Certains portaient avec peine un épais dossier dont s’échappaient factures et lettres recommandées. D’autres se présentaient timidement, verbeusement, confusément, profusément, à tel point qu’il était difficile de deviner par quel bout l’on pouvait commencer à remonter le fil du problème qu’ils étaient venus raconter. D’autres encore, en habitués, décrivaient avec concision la difficulté à laquelle ils étaient confrontés. Le ou la permanencier(e) écoutait, prenait des notes, consultait des classeurs de textes juridiques, de documents de jurisprudence, d’articles de revues spécialisées, et délivrait son oracle. J’attendis mon tour. Au bout de peu de temps, je fus reçue par un juriste d’une quarantaine d’années, aux cheveux précocement blancs, nommé Mr L..
Quand je lui expliquai la raison de ma visite (« Euh… Je cherche les coordonnées d’un bon syndic »), une franche hilarité se peignit sur son visage. « Chère Madame…. ». En proie au fou-rire, Mr L. ne parvenait pas à reprendre son sérieux. Toute la matinée, il recevait des copropriétaires anxieux, tremblants, exaspérés, maladroits, révoltés, victimes d’agissements léonins, illégaux, hors de prix, ou marqués simplement par la mauvaise qualité du service rendu, de la part du syndic A, du syndic B, et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’alphabet. Les bons syndics étaient rares. La plupart d’entre eux faisaient « rentrer » le maximum de copropriétés dans leur portefeuille et, évidemment, n’avaient pas le temps de s’occuper correctement d’autant d’immeubles. Evidemment. Ils se penchaient, un peu, sur celles où le conseil syndical gigotait. Réparer, mettre les fournisseurs en concurrence, rechercher l’efficacité énergétique, régler les problèmes d’eau ? « Mais, Madame, ils n’ont pas le temps ! Ça prend un temps fou, ces petites choses ! » Il riait, Mr L., et de bon cœur, devant mon ingénuité.
Quand il eut recouvré son calme, il fit pivoter son fauteuil pour prendre un dossier derrière lui et, sans me regarder, me dit :
– Et pourquoi ne deviendriez-vous pas syndic bénévole ? Votre immeuble compte 22 lots. Ce n’est pas la mort d’un homme. Encore moins d’une femme », ajouta-t-il en faisant de nouveau pivoter son fauteuil.
Il me regardait, sérieux et gentil, comme un dentiste qui s’apprête à extraire une dent douloureuse.
-D’après ce que vous me dites, vous consacrez plus de temps à essayer de forcer le syndic à faire des choses qu’à les faire vous-même. Et vous êtes quand même obligée de les faire, ces choses, parce que lui ne les fait pas, ne veut pas les faire, ne les fera jamais. Et en plus, il vous parle mal, si j’en juge par les courriels que vous venez de me montrer (je lui avais en effet apporté quelques échanges récents, où le ton du syndic, de rogue, était devenu franchement déplaisant).
– Mais je n’y connais rien ! bredouillai-je. Je ne sais pas tenir une comptabilité, je ne saurais pas comment contraindre un copropriétaire mauvais payeur à acquitter sa part de charges, je ne suis pas juriste, je ne suis pas chauffagiste…
-Nous sommes là pour vous aider, objecta-t-il. Personne n’est omniscient. Le plus délicat, c’est de se lancer. Ensuite, vous verrez – il dessinait avec ses mains un mouvement de roulis -, ça se met en place, ça s’installe dans les habitudes. Vous avez un conseil syndical qui vous soutient, je crois. C’est une condition essentielle. Le travail en lui-même n’est pas d’une complexité folle. Vous le faites déjà.
Moi, syndic ?
J’avais le mal de mer.
-Moi, syndic ? articulai-je faiblement.
-Vous.
-Mais… on a le droit, légalement ?
– Très bonne question. Article 28 du décret n°67-223 du 17 mars 1967 pris pour l’application de la loi n° 65-557 du 10 juillet 1965 fixant le statut de la copropriété des immeubles bâtis. Modifié par le décret n°2004-479 du 27 mai 2004 en son article 17, paru au Journal officiel de la République française du 4 juin 2004 (il récitait à voix haute). Ouvrez les guillemets : « … les fonctions de syndic peuvent être assumées par toute personne physique ou morale. » Vous pouvez parfaitement être le syndic bénévole de votre copropriété, si vous le décidez et si les copropriétaires vous élisent. Car il faut un vote en AG, bien sûr. »
Je ne sais plus comment se termina ce premier entretien. Je crois bien que j’invitai, ou plutôt que je demandai, à Mr L. de bien vouloir venir prendre un café avec moi, car j’étais en état de choc.
Florence C
Un mal pour un bien
Dans les immeubles anciens si l’installation électrique des appartements n’est pas toujours de la première jeunesse, généralement la colonne montante électrique située en parties communes assurant leur alimentation est le plus souvent vétuste, voir même dans certains cas à l’origine d’un départ d’incendie en parties communes.
C’est donc pour cette raison que les copropriétaires d’un immeuble Rue Boileau 69006, ont voté en 2015 les travaux de réfection de la colonne montante électrique en hors concession et ont confié la réalisation de cette opération à l’entreprise F.
A la suite de l’avis favorable émis par ENEDIS sur le projet déposé auprès de ses services par l’entreprise d’électricité F., puis la réunion de mise au point technique sur site, une date de consignation pour coupure générale d’électricité a été fixée par ENEDIS.
Ainsi l’équipe des techniciens de l’entreprise F. a été en mesure, de basculer l’alimentation générale sur la colonne électrique provisoire et de déposer l’ancienne colonne.
A la suite des 8 semaines de travaux et la réception par ENEDIS du nouvel ouvrage réalisé, l’entreprise F. lors d’une seconde consignation a procédé au raccordement progressif et définitif de la dizaine d’appartements, des 2 commerces en rez de chaussée et des parties communes.
Si tout paraissait parfait, ça n’a pas été le cas pour Mme Mr H. locataires, qui en revenant à leur domicile après leur journée de travail, ont constaté la détérioration de plusieurs équipements, réfrigérateur, groupe VMC, box, ordinateur.
A l’origine de ces dégâts matériels pour ce seul appartement dont l’installation électrique était en triphasé, c’est juste l’inversion lors du raccordement sur le nouveau coffret de distribution d’étage d’une phase avec le neutre, qui a provoqué une surtension de 380 volts.
L’expertise ayant mis en cause la responsabilité de l’entreprise F., dans le cadre d’un dédommagement par les assureurs, Mme Mr H. ayant pu renouveler leur matériel HS, ont retrouvé le sourire.
Parfois le bonheur surgissant où on ne l’attend pas, il s’agit bien là d’un mal pour un bien.
Florent P