Administration & Gestion

Quand le syndic se prend pour Daktari

Cette histoire est arrivée à Marco, un ami parmi les plus proches, de ceux qui constituent la famille de coeur.

Après un certain vécu, il rejoint la Copropriété : un véritable talent pour amadouer les gens tout en démontrant des compétences techniques avérées dans le monde du batiment. De l’or dans les mains, contrairement à moi.

Un jour, Marco est invité chez des clients. Il faut dire qu’il est attachant, le Marco, grâce à son sérieux et son humour parfois décalé.

D’autres, à la compta notamment, préfèrent le qualifier d’attachiant car éloigné de certaines contingences …

Mais une chose est certaine, Messieurs L. et H., membres actifs du conseil syndical et couple à la ville sont charmés par son entregent naturel.

De tels aficionados que l’invitation est dans leur appartement, sanctuaire jusqu’ici jamais visité.

Et pour cause …

En entrant dans l’appartement de cet immeuble récent de la rue des Pyrénées, notre Marco constate, quelque peu étonné, que le balcon de la cuisine a été transformé en cage quasi invisible de l’extérieur car en retrait par rapport à la façade.

Étonnant.

Dans le salon, une végétation luxuriante décore tant les angles de la pièce que ses murs, désorientent le visiteur par son opulence.

« Voulez-vous un thé, Marco ? Indique Mr H.
– Un de nos amis, PNC dans une compagnie aérienne, nous l’a rapporté, du Lapsong Soushong découvert lors d’une de ses escapades pékinoises. Rajoute Mr L., avec un sourire entendu.
– Avec plaisir, répond poliment Marco.
– Installez-vous confortablement, en indiquant le canapé et ce avec l’élégance d’une ballerine du Bolchoi.

Notre Marco s’y installe et s’enfonce dans le moelleux canapé haut de gamme entouré de branches et de feuilles envahissantes.

Les deux comparses s’éclipsent subrepticement pour préparer cette cérémonie du thé improvisée.

Marco se retrouve alors seul dans cette jungle par destination mais attend patiemment comme lui a appris sa maman !

Au bout de quelques instants, sur fond de bavardages éloignés, il ressent une drôle d’impression … Son instinct le titille. Un stimuli dicté par les esprits chafouins de ses ancêtres chasseurs – cueilleurs …

Machinalement, il se tourne de côté , et se retrouve face à deux yeux mordorés qui le scrutent, derrière une longue moustache et 4 crocs qui se devinent sous des babines félines.

A peine à une coudée, il comprend qu’il y a un très très gros chat.
Trop gros, le chat.
Un chat sous stéroïdes, EPO et hormones de croissance.
Bref, pas un chat.

Mr L. apparaît alors, avec un plateau chargé :
« Vous avez fait connaissance avec César ? Ne vous inquiétez pas, il est câlin comme tout.
– Pas trop envie d’être câliné par votre fauve, voyez-vous.

Marco qui exagère toujours tout …
Ce n’était pas un tigre non plus, juste un petit ocelot de 125 cm.

Enfin, en réalité, il y en avait deux. La femelle avait été plus discrète, l’observant cachée sous les feuilles, intriguée par cette nouvelle proie.

Par Christophe V.