Exécution des travaux

Le contorsionniste un brin de mauvaise foi

La copropriété en question a un parvis couvert qui donne sur la rue. Problème : le rebord d’une fenêtre basse près de la porte d’entrée est devenu un véritable banc public, avec en bonus le dépôt régulier de déchets à cet endroit. Exaspérés, les copropriétaires m’ont demandé en ma qualité de gestionnaire de la copropriété de faire installer un système empêchant de s’asseoir. S’agissant d’un immeuble neuf, on a opté pour quelque chose de discret : deux barreaux horizontaux posés par un serrurier dans le cadre de la fenêtre, à fleur de façade. Sobre, élégant, dissuasif. Du moins, c’est ce qu’on croyait !

Deux jours après la pose, surprise dans ma boîte mail : un membre du conseil syndical m’envoie trois photos de lui en pleine séance de contorsion, dans des positions improbables et assurément inconfortables, démontrant selon lui que l’on peut quand même s’asseoir. On le voit notamment assis en suspension sur le premier barreau, les bras enlacés autour du second. Une position qui ferait pâlir d’envie un maître yogi !

Évidemment, je n’ai pas résisté à l’envie de transmettre cette pépite au serrurier, lequel a remercié ironiquement par mail le copropriétaire pour “ces excellentes mises en situation très explicites”.

Malgré tout, mission accomplie : on a décidé de laisser l’installation en place et de voir à l’usage si quelqu’un allait réellement avoir l’audace de s’asseoir. Verdict plusieurs mois plus tard : zéro squat, zéro déchet et zéro yogi en mal de sensations !

Par Antony M.