Située en Ile de France, la copropriété où je réside a l’avantage de posséder un grand espace vert qui ravi notamment les propriétaires de chiens.
Les sorties de nos compagnons à quatre pattes sont souvent l’occasion de parler entre voisins, de la pluie et du beau temps mais surtout de notre résidence et de nos chers voisins !
Les commérages ne s’y font pas rare et débouchent souvent sur de beaux éclats de rire.
Mais ces derniers temps, une copropriétaire manque à l’appel : Madame X, personnage atypique d’une cinquantaine d’année qui promène tous les jours son petit chien, vêtue d’une robe de chambre en moumoute rose, de pantoufles en fausse fourrure, d’un verre de vin rouge et d’une cigarette.
Les tristes raisons de son absence ne tardent pas à circuler dans la Résidence : son petit compagnon a sauté depuis son balcon et n’a malheureusement pas survécu à l’atterrissage.
Nous ne tardons pas à la croiser : vêtue intégralement de noir, sans oublier les lunettes de soleil en ce mois de novembre pluvieux.
Elle nous explique alors que son petit chien est parti au paradis des toutou et qu’il peut dorénavant reposer en paix dans cet espace vert qu’il affectionnait tant.
Devant nos regards intrigués, elle poursuit : « Je vais installer une petite stèle à son effigie dans ce jardin dans lequel il adorait gambader ».
« Mais Madame X, vous êtes en copropriété, vous ne pouvez pas installer une pierre tombale pour votre chien dans l’espace vert, c’est une partie commune ! ».
Révoltée par notre rappel des règles de vie en copropriété, avant de tourner les talons elle s’exclame : « De toute façon, je l’ai déjà enterré dans le jardin, vous ne le retrouverez jamais ».
A ce jour, Kiki repose toujours quelque part dans notre espace vert. Paix à son âme.